
paroît avoir eu une connoissance approfondie.
Il est encore quelques-uns de ces rapports
qui méritent d’être signalés, tels sont :
i.° La singulière propriété des noms de
nombre, deux, vingt, cent et mille , de ne
pas régir le pluriel du nom dont ils indi-
quent la quantité. A in s i, lorsqu’on dit en
gaëlic, deux hommes , vingt chevaux, cent
ans, dix mille lieues, les substantifs homme,
chev al, an et lieue doivent être au singulier.
C ’est exactement de même en hébreu, 2.®
Un même mot gaëlic, deas, signifie à la fois
le sud et la main droite, et un autre, jar,
exprime à la fois l’ouest et la préposition
derrière ou après. Il en est de même en
hébreu. N’y auroit-il point existé quelque
ancien rite religieux , dans lequel on auroit
tourné ses regards vers le soleil levant, car,
dans cette position, en effet, on a le midi
à sa droite et l ’occident derrière soi.
Les noms de nombres, en revanche, se
rapprochent à quelques égards du français :
d’abord les dix premiers nombres cardinaux
ne sont pas fort différents en gaëlic et en
franeais, et ceux de 10 à 20 se forment
en ajoutant deug ( dix ) , à chacun des premiers
nombres. A o n deug onze, cuig deug,
quinze etc. puis vingt fich ea d , cent ceud, et
nulle, mde, ont chacun leur dénomination
propre. Tous les nombres entre vingt et
cent s expriment en prenant le nombre vingt
pour base, et en indiquant combien de fois
il se trouve dans le nombre à désigner, puis
on le complète par la dixaine et les unités.
Ainsi, trente un se d it, aon deug ihar f i —
chead, un, dix et vingt; soixante c’est,
tri fich ea d , trois vingt; nouante-huit,
ochd deug agus ceithar fichead, huit dix
et quatre-vingt, ou comme en français, quatre
vingt-dix-huit. Il est à croire que cette
manière de compter par vingt étoit autrefois
plus générale en français qu’elle ne l’est
à présent, et qu’elle tire son origine de la
numération celtique.
Quant aux mots, la langue gaélique en possède
un nombre fort considérable qui n’ont
aucune espèce d’analogie avec ceux des autres
langues, si ce n’est avec les dialectes du celtique.
Presque fous les adjectifs, les verbes,
les adverbes, les prépositions et les conjonctions
ne ressemblent à aucuns mots connus.
Il en est de même pour le plus grand
nombre des substantifs , cependant cette
classe de mots paroît offrir en général plus de