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irlandais et gallois accompagnoient leurs
chants. On voit encore quelques harpistes
en Irlande et dans le pays de Galles ; mais
ces derniers emploient aujourd’hui des har-j
pes beaucoup plus parfaites que les anciennes
qui ne possédoient qu’un petit
.nombre de cordes, accordées d’après l’échelle
diatonique. De telles harpes dévoient
suffire pour les airs simples de la musique
gaélique, dans laquelle, ainsi que nous
l ’avons v u , ; les intervalles entre les notes ,
dans le mode majeur , ne sont jamais moindres
d’un ton. Quant aux montagnes de
l’Ecosse, cet instrument y est depuis longtemps
hors d’usage ; le dernier harpiste
qu’on y ait connu étoit llory ou Roderick
D a li, mort il y a plus d’un demi-siècle.
Cet homme ailoit de château en château,
et de village en village , faire entendre
les derniers sons d’un instrument si longtemps
estimé fort au-dessus des autres , et
qui ne devoit pas survivre à l ’abolition du
régime patriarchal des Clans. On conserve
encore cependant quelques morceaux de
musique composés autrefois pour la harpe
écossaise, et connus sous le nom de Ports.
C’étoieat des airs d’un rythme lent et d’un
chant plaintif. Chaque chef de Clan avoit
son Port, et ceux qui ont été conservés
jusqu’à nos jours se nomment encore Port
Gordon , Port L en n o x , Port A lh o l , etc.
L e cruth, qui a aussi depuis long-temps
cessé d’être en usage en Ecosse, étoit une
espèce de guilarre ou de violon informe,
composé d’une longue caisse, sur laquelle
étoient cinq ou six cordes de tendons ou de
boyaux , relevées par un chevalet ; on en
jouoit avec un archet : c’étoit probablement
a peu près le même instrument que le lin
des Chinois, ( i) auquel il ressemble entièrement
pour la forme , et il est à présumer
que les cordes étoient les cinq notes
de la gamme avec ou sans les notes transitoires
ou piens. Ceci n’est cependant qu’une
simple conjecture , car nous ne connoissons
point l’échelle de cet instrument. Si le cruth
des Ecossais étoit exactement le même que
le crwth des Gallois, comme l’identité de
nom devroit le faire supposer, il auroit eu,
comme ce dernier , six cordes , dont trois
formant des notes à la quinte l’une de l’autre,