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rer le passage d ’un ton dans un autre.
« Au moyen du tchoungfsï), dit Tso-kieou-
» ming, l’instrument nommé km passe au
» tché fut) , c’est ce qui a fait donner à cette
» note ( le si) , le nom de pien-tché (ton qui
» devient tché). n Hoai-nan-tsée autre écrivain
chinois dit aussi : etyng tchoung (mi),
» n’a point de ton propre, mais il se joint
» à un autre ton, et devient le ton auquel il
» se réunit, c’est pour cette raison qu’ort
» l’a appelé pien-houng ( ton qui devient
j) houng) , et ho qui signifie accord, union,
» etc. »
Il paroît cependant que les modulations
des tons chinois sont soumises à des règles
différentes de celles des tons gaëlics, et
qu’elles présentent plus de variété. Quoique
les Chinois , et surtout les plus anciens
musiciens de cette nation , n’emploient
dans la pratique que la gamme à cinq
notes, on sait qu’ils connoissent la division
de l’octave en 12 lu ou demi-tons , et que
sous ce rapport ils possèdent un système
musical assez étendu et assez complet. Ne
connoissant celui des anciens Gaëls ( si tant
est que ce peuple ait jamais combiné méthodiquement
le système d’où doit dériver sa
musique) que par ses résultats , tels que
nous les fournit un fort petit nombre d’airs,
nous nous abstiendrons d’entrer dans aucune
recherche sur la comparaison à établir
entre la théorie des Chinois et celle que nous
pourrions supposer avoir été autrefois en
usage chez les Gaëls. Nous avons donc dû
nous en tenir au simple rapprochement de
la structure des airs des deux peuples, et
* jusque-là en effet nous pouvons dire qu’il
existe entr’eux de grands rapports. Il en
existe encore dans la privation d’harmonie
ou contre-point ; car les Chinois ne sont
pas plus avancés sous ce rapport que les
Gaëls , puisque le seul accompagnement
qu’ils connoissent et qu’ils emploient, lorsqu’ils
unissent les sons de plusieurs instruments,
c’est la tonique seule ou accompagnée
de sa quinte en dessus et de la quarte en dessous
(qui est l’octave de la quinte) ce qui se
rapproche beaucoup de l’accord que jouent
les tuyaux de la cornemuse écossaise.
Il seroit à désirer que quelque Ecossais
ou Irlandais, versé dans la théorie de l’art
musical, entreprît de suivre à ces analogies,
et recherchât si une étude plus approfondie
des antiquités gaéliques ou erses, ne lui four