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dans la Haute-Ecosse. Une im rn e , Miss
Brooke , publia en 1789 une traduction versifiée
de quelques poëmes erses, avec l’original
écrit en caractères irlandais qui sont
les mêmes que ceux dont se servoient les
Gaëls d’Ecosse.
Il est à regretter peut-être, pour la fidélité
de la traduction , que Miss Brooke ne
se soit pas contentée de la prose, qui au-
roit rendu bien plus littéralement l’esprit
des poëmes. Ceux qui peuvent lire cette
ancienne écriture , et qui commissent le
erse , assurent cependant que la versification
une fois admise , cette traduction est
aussi bonne que possible, et qu’elle rend
fidèlement les beautés qu’ils admirent dans
les originaux.
Un autre Irlandais, le baron de Harold,
officier au service de l’Electeur Palatin, fit
paroitre a Dusseldorf, en 1787 , la traduction
de ce qu’il appelle , poëmes d’Ossian
nouvellement découverts en Irlande. Il avoue
qu il n a trouvé*aucun de ces poëmes dans
la forme sous laquelle il lés présente; mais
quil les a composés de fragments recueillis
de la bouche de divers récitateurs , et arrangés
de manière qu’en rapprochant ceux
qui paroissent traiter le même sujet, ils
forment un tout complet. Miss Brooke et
le baron de Harold croient également que
leurs poëmes datent des 8.®, 9.* et 10.®
siècles.
En général on peut remarquer que ces
poésies irlandaises sont tout-à-fait analogues
pour le style, pour le ton , pour l’élévation
des sentiments , le raffinement des moeurs
et les manières chevaleresques des guerriers,
à l’Ossian de Macpherson. Les héros de
ces histoires sont les mêmes : Fingal, Ossian,
Oscar, G au l, etc. Les traits d’histoire sont
quelquefois identiques, quoiqu’il y ait des différences
dans les circonstances principales du
récit. C’est là ce qu’on reconnoit en comparant
l’Evirallin du baron de Harold avec la description
de la cour d’Ossiap à Evirallin,
dans le 4 -* livre du Fingal de Macpherson ,
et le Moir Borb de Miss Brooke, avec l’épisode
de la fille de Craca du 3.° livre de
F in g a l, et enfin le Conloch du même auteur,
avec le Carthon de ^Macpherson. Il
y a une différence générale et essentielle
entre les poésies ossianiques irlandaises et
écossaises ; dans les premières, non-seulement
tous les héros sont irlandais, toutes les