
être u n i , et rassemblé ce qui devoit demeurer
distinct : de manière que malgré l ’exactitude des
observations de d é ta il, ce livre ne donne que
des idées peu justes de l ’ensemble. Ce reproche
s’adresse moins peut-être à Mr. Boué lu i-m êm e ,
qu’à la classification par terrains qu’il a adoptée ,
classification que de grands géologues ont depuis
peu introduite , et q u i , si dans certains cas elle
a pu sembler préférable à la division géographique
ou topograpbique, a pourtant le grand inconvénient
de laisser trop à l ’arbitraire de l ’observateur
dans le classement des terrains , et de
rendre les faux rapprochements et les distinctions
mal fon d é e s , plus difficiles à découvrir et par
cela même à corriger.
D ’aille urs la classification par terrains est beaucoup
plutôt minéralogique que géologique , et
c ’est sans doute ce qui a séduit Mr. B o u é , très-
bon minéralogiste lui-même. En effet , dans
cette m é th o d e , on rassemble les roches diaprés
leu r rapport de composition, d’après leu r nature
m in é ra lo giq ue , et l ’on fait ainsi de ces caractères
minéralogiques des caractères de première
valeur , auxquels les caractères géologiques de
gissement, etc. ne sont que subordonnés. O r
1 on sait bien qu’une même espèce de roche se
trouve souvent p la c é e , relativement aux autres ,
dans des positions différentes , et accompagnée de
circonstances difiérentes aussi j en sorte que dans
une classification vraiment géognostique, on doit
considérer comme distinctes toutes les masses
minérales quelqu’identiques qu’elles soient dans
leur composition m in é ra logique , toutes les fois
qu elles ne tiennent pas la même place dans
1 ordre des formations , ou lorsqu’elles y paraissent
accompagnées de phénomènes différents.
Sous ce point de v u e , que je regarde comme
essentiel en géogn osie, la place qu’une roche
occupe dans une chaîne de montagnes ou dans
u n système de roches quelconque , ses variétés
de structure stratifiée ou non , ses rapports avec
les roches vois in e s , sa position en roche dominante
ou subordon née, en lits ou couches parallèles
ou non parallèles à la stratification générale
du s o l, en masse ir ré g u liè re , en amas,
en filon , tous ces caractères me paraissent de
première valeur dans une classification géognostique
, et les caractères tirés de la composition
ne me semblent venir qu’en seconde ligne. C ’est
pourquoi une description géologique d’une contrée
, fondée sur la position topographique des
roches qui la com p o sen t, ne rompant aucun des.
rapports essentiels qui lien t un des membres du
système avec les autres , me paraît bien préférable
à une classification de certains terrains
don n é s , d’après leurs ressemblances minéralogiques.
C e s t à tâcher de rétablir ces rapports natu-1