
une souscription destinée à envoyer quel-
qu’homme de lettres versé dans les deux langues,
a la recherche de ces antiques trésors.
Comme de raison , Macj herson est désigné
pour cette expédition , mais il montre encore
de la répugnance à quitter la place
qu il occupe, à abandonner sa vocation,
dans l’incertitude du succès qui suivra ses
tentatives. Cependant il s y résout et part
cette meme année 1760. Dans ce voyage,
qui! ne fait pas seul, mais où il est accompagne
de Mr. Lauchlan Macpherson de
Strathmashie, il se présente chez les personnes
les plus marquantes des districts qu’il
parcourt, il y annonce le but de son expédition
; les propriétaires, les ministres du
culte s empressent de concourir à son entreprise
, soit en lui remettant les manuscrits
anciens ou modernes qu’ils possèdent, soit
en appelant auprès de lui les hommes connus
dans le pays pour savoir par coeur des
fragments de poëmes gaëlics. Sous leur
dictée, il écrit les vers qu’ils récitent, il
copie dans les manuscrits qu’il ne peut emporter
tout ce qu’il peut y trouver de relatif
a ses recherches. Son compagnon de voyage
I aide dans ses travaux. Avant que d’entreprendre
sa traduction, il relit les manuscrits
qu’il avoit rassemblés, avec des personnes
versées dans la langue gaëlique , et se fait
expliquer par elles les phrases et les mots
qui l’embarrassent.
_ Pendant son voyage, il informe régulièrement
ceux qui l ’avoient envoyé, des succès
de son entreprise I et non content de ce
qu il recueille lui-même, il écrit encore
à quelques ecclésiastiques, habitant des
districts qu’il n’avoit pu parcourir, pour les
prier de lui procurer d’autres morceaux
de poésie ancienne. Ceux-ei se hâtent de
lui envoyer tout ce qu’ils possédoient dans
ce genre. Ainsi muni d’une collection considérable
, Macpherson arrive h Edimbourg
et communique aux littérateurs qui le protègent,
les résultats de son expédition littéraire.
Peu de temps après il publie le poëme
de F ingai, en six livres , avec quelques
morceaux détachés ; puis, en 1765 paroït
Témora, un autre poëme épique. On sait
l ’intérêt avec lequel ces poëmes furent reçus
en Europe, et l’admiration qu’en conçurent
la plupart des littérateurs. Les montagnards
écossais, de leur coté, tout en reconnaissant1