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sa structure; l’autre en bois n’étoit pas encore
tout-à--fait achevé. Auprès de ce dernier
pont est situé le port qui est bordé
de beaux quais. Les navires de dpux cent
tonneaux peuvent à haute marée venir
décharger leurs marchandises sur le bord
même des- quais. Je vis dans ce port un
bâtiment chargé de chaux vive, qui avoit
pris feu la nuit précédente ; l’humidité ayant
pénétré la chaux , on avoit eu la plus grande
peine à éteindre ce dangereux incendie,
l ’eau dans un pareil cas ne servant qu’à
augmenter la violence du feu. L ’alerte avoit
été vive, et les vaisseaux amarrés dans le
voisinage de celui-ci, avoient couru de grands
dangers. Tout étoit encore en confusion
dans le port à cette occasion.
L ’intérieur de la ville d’Inverness n’a rien
de remarquable; les rues en sont propres,
et les maisons bâties en pierre de taille,
ont un aspect d’aisance et de propreté. Je
vis la salle où se rassemblent, pendant une
semaine en automne, les nobles et les
gentilshommes de l’Ecosse septentrionale
avec leurs familles. Dans cette semaine de
fête, connue sous le nom de Northern Meeting,
les diners, les bals et les soupers se
succèdent sans interruption; la meilleure
société s y trouve réunie , et l’on dit qu’à
cette époque Inverness présente un spectacle.
tout-à-fait agréable. Des réunion»
semblables ont lieu dans les autres villes
de l’Ecosse pendant le temps des courses de
chevaux.
On prétend, et cela est assez singulier,
qu’Inverness est la ville de l ’Ecosse où
l’on parle le meilleur Anglais, quoiqu’elle
soit la plus reculée vers le nord , et qu’elle
soit entourée de contrées où l’on ne parle
que le Gaëlic. Cela vient, dit-on, du long
séjour que firent dans cette ville les soldats
anglais , sous le commandement du général
Monck, lesquels par leurs nombreux rapports
avec les habitans leur communiquèrent
le bon accent du midi.
Je fus conduit sur une élévation
qui domine la ville, et qui offre un monument
de l’ancienne histoire du pays.
Ce sont quelques murs, seuls restes du
château des Rois d’Ecosse, et connus sous
le nom du vieux Fort-George, fort dans
lequel le Roi Duncan fut massacré par
Macbeth. Les montagnards de l’armée
du Prince Charles Edouard Stuart, s’étant