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schiste micacé, tandis que la plaine est secondaire,
et que les rochers y sont composés
de grès avec des lits subordonnés de calcaire
coquillé , de marne et d’argile schisteuse.
Vers la limite orientale de la province, dans
le Comté de Banff, la formation primitive
descend jusqu’au bord de la mer, et y occupe
la place du secondaire. La jonction
de ces deux ordres de formations se voit
très-distinctement, dit Mr. Playfair, auprès
du petit village de Culien , et non loin de là
se trouve la carrière du beau granit graphique
de Portsoy.
Il est probable que l ’on doit attribuer en
partie à la décomposition des grès et à leur
pulvérisation par les vagues de la mer et
le courant des rivières, les vastes amas de
sable qui bordent tous les rivages méridionaux
du golfe de Moray. L ’augmentation
progressive de ces sables et les changements
qui par là se sont opérés dans la
configuration de la côte , ont pu faire présumer
que la mer se retiroit , tandis que
c’est plutôt le sol du rivage, élevé par
l ’accumulation des sables , qui empiète
sur les portions autrefois occupées par les
eaux.
c
Il se passe ici ce qu’on observe partout
où la mer rejette de grandes masses de sable.
Ces sables apportés sur le rivage, par la
marée montante, y sont laissés à sec lorsqu’elle
descend. Après que le soleil a fait
évaporer toute l’humidité qui lioit entr’elles
les particules de sable, le vent enlève en
tourbillons les grains les plus légers , les
laisse retomber, souvent à une grande distance
de l ’endroit où ils ont été originaire-
ment apportés par la mer, et les accumule
en monticules arrondis , connus sous le nom
de dunes. Souvent aussi ces grains transportés
par le vent retombent à l ’embouchure
des fleuves, y forment des barres,
et leur accumulation finit par obstruer
totalement le^ passage de la rivière. Alors
la rivière se fraie un nouveau l i t , mais
avant que de changer de cours , ses eaux
refoulées par la barre se sont élevées , ont
inondé les terreins avoisinants et formé de
petits lacs ou étangs , qui restent ensuite
isolés et sans communication avec la mer.
C’est de cette manière qu’on doit expliquer
la formation du lac Spynie, ainsi que
des autres étangs qui bordent la côte de
Moray, et les changements de place qu’ont