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le son creux, guttural et bizarre avec lequel
on prononce ce mot : c’est un onomatopée
qui imite exactement le mugissement de
l’animal qu’il désigne. On a fait à diverses
époques des essais infructueux pour changer
ce système d’orthographe, pour retrancher
des mots cet attirail embarrassant de
lettres inutiles , pour exprimer , par des
lettres qui manquent encore au g a ë lic ,
telles que le Je, le q , le v et l|p, des sons
qu’on est obligé d’indiquer par des consonnes
aspirées , pour adapter enfin à cette
langue l ’orthographe du gallois, qui est
bien plus simple et plus facile; mais ceux
qui se sont occupés plus récemment de ces
recherches , et en particulier les savants qui
ont travaillé à la traduction gaélique de
l ’ancien et du nouveau Testament , ont
trouvé de grands avantages D O à conserver
l’ancienne orthographe, qui est la même
à peu près que celle du dialecte erse, comme
étant plus en rapport avec les principes de
la grammaire et la philosophie du langage.
Ils se sont contentés de remédier par des
règles fixes et invariables, à certains abus
qui s’y étoient introduits ; .et,. à l’aide
d ’ouvrages imprimés, ils ont fourni des
modèles qui serviront à fixer pour toujours
la forme de l ’orthographe.
Le célèbre docteur Johnson avoit soutenu
que le gaëlic n’a jamais été une langue écrite,
et cette opinion avoit été adoptée par les ar-
chéologisles anglais; mais il est actuellement
démontré que les Gaëls ont connu depuis
des siècles , l’art d’écrire, et qu’ils ont possédé
de nombreux manuscrits dans leur
langue ; on est même à présent certain
que les Saxons, peuple barbare et sans aucune
instruction, adoptèrent., lorsqu’ils conquirent
1 Angleterre , l'écriture employée
alors chez les Gallois, qui est la même
que l’écriture gaëhque. Ces lettres ont pris
improprement le nom de caractères saxons,
puisqu’ils étoient depuis long-temps en
usage chez les Gallois, les Irlandois et les
Gaëls, lorsque les Saxons envahirent l’Angleterre.
La société des montagnes d’Ecosse
a maintenant en sa possession une intéressante
collection de manuscrits gaëlics ,
dont quelques-uns sont d’une haute antiquité
; le plus ancien de ces manuscrits
contient un poëme moral et religieux, une
ancienne histoire irlandoise et un recueil
d’anecdotes historiques. Par les expressions