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ser pour la beauté de la situation, la solitaire
abbaye de Pluscardine.
C H A P I T R E V IIL
D ’Elgin à Edimbourg.
A trois lieues au nord-est de Pluscardine
est située Elgin capitale du Comté de
Moray. Cette petite ville de 4°oo âmes est
bâtie sur le bord de la rivière Lossie au
milieu d’une plaine sans arbres, peu cultivée,
et d’un aspect triste. La ville elle-
même est ancienne, les maisons en sont
bien bâties en pierres ; quelques unes appartenant
à de riches particuliers sont entourées
de jolis jardins.
Elgin fut brûlé en 3 336 par Edouard III.
Roi d’Angleterre, marchant avec Edouard
Baliol contre les partisans de Bruce. Les
églises et les maisons appartenant aux
ecclésiastiques, furent épargnées, dans cet
incendie général. La ville a été jusques
à la réformation le siège de l’Evèque de
Moray et de son chapitre. Les ruines de
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la magnifique cathédrale d’Elgin sont le
seul objet digne de fixer l’attention, dans
cette ville bien déchue de son ancienne
splendeur.
La cathédrale, fondée en 1224 par
André de Moray, est au milieu de là ville ;
on avoit eu d’abord l’idée, d’élever cet édifice
auprès du château épiscopal, dont on
montre encore les ruines, vers le petit lac
Spinie h une lieue d’Elgin. A en juger par les
beaux restes échappés au fanatisme destructeur
de Knox et des premiers réformateurs
de l’Ecosse, celte église dans son
entier devoit surpasser par la grandeur
de ses dimensions et la beauté de son architecture,
les plus belles cathédrales de la
Grande-Brétagne , sans en excepter même
celle de Y o r k , si vantée par les amateurs
du style gothique. Ce qui reste aujourd’hui
de ce superbe édifice ce sont les deux
tours élevées qui surmonloient la façade
de l’ouest, et entre lesquelles 011 voit encore
la porte d’entrée; c’est aussi une portion
du choeur; la grande et belle fenêtre qui
fermoit au levant le choeur et•* réaDl ise;p la
chambre du chapitre ? enfin quelques fenê-
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