
coup une peuplade absolument anglaise,
comme si on pou voit d’un trait de plume, priver
un peuple fier et brave de tout un héritage
de glorieux souvenirs. Tous les moyens
enfin que pourroit suggérer le plus absolu
despotisme lurent employés dans la Haute**
Ecosse pour taire succéder au pouvoir des
Chefs de Clans le règne de la loi; et ce fut
par les actes les plus arbitraires qu’on donna
aux malheureux Uighlanders une constitution
libérale dont ils ne pouvoient point en-:
core sentir le prix. Ceux-ci, sans moyens de
défense, et comprimés par des forces impo-
santes,étoient hors d’état de résister,mais leur
fierté dédaignoit un joug qu’ils ne pouvoient
secouer. Ils cherchoient tous les moyens
d’éluder les loîx qui leur paroissoient avilissantes
, et malgré leurs oppresseurs ils con-
servoient autant qu’ils le pouvoient, leurs
coutumes antiques, qui leur étoient devenues
d autant plus chères qu’on vouloit à tout prix
en effacer la mémoire.
Eloignés des emplois publics , des charges
militaires, et traités comme des rebelles,
ils furent long-temps oubliés dans leurs tristes
montagnes par la cour et le parlement
britannique. Le célèbre lordChalam, par>?
Venu au ministère, sentit bien vite qu’une
semblable oppression étoit peu propre à les
réconcilier avec le nouvel ordre de choses ,
et à les attacher à la commune patrie; il
comprit tout le parti que pourroit "tirer le.
gouvernement anglais de cette race de héros,
comme il Fappeloit lui-même, si une
fois il pouvoit gagner leur affection. Il employa
pour y parvenir les mesures de douceur
et de conciliation les plus, propres à
ramener les esprits. Toutes les ioix de r igueur
furent révoquées, le libre usage de
leur vêtement national fut permis aux Highlanders
, et le ministre leur rendit des armes
pour servir dans les troupes de l'Angleterre.
C’est ainsi qne ce grand homme d’Etat sut
profiter des belles qualités de ce peuple belliqueux
, pour servir la cause de sa patrie,
et réussit peu-à-meu à les attacher à la maison
de Hanovre par les liens de la reçon-
noissanee et de l'amour. Rendus ainsi à leurs
coutumes et à leurs souvenirs nationaux
en même temps qu’à la paix et au repos, privés
des moyens de nuire à leurs voisins et de
se battre entr’eux , les Ilighlanders déployè-
’ rent un nouveau caractère, bien plus inté ressant
encore que celui qui les avoit distin