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le temps à Charles Edouard d’échapper à ses
vainqueurs.
Ee genre de vie des montagnards leur
rendoit nécessaire une extrême frugalité , et
on les voyoitse mettre en route pour un long
Voyage, à. travers de hautes montagnes et
des vallées incultes, n’emportant pour toutes
provisions qu’un petit sac de farine de seigie*
laquelle, délayée dans l’eau des ruisseaux ,
formoit leur seule nourriture 5 de meme ,
lesArahes et les Maures du désert prennent
avec eux quelques poignées de leur couscout,
lorsqu’ils s’apprêtent à un voyage de plusieurs
jours à travers leurs immenses plaines
de sable*
Aussi est-i'd peu de peuples qui a5rent poussé
plus loin le mépris pour la mollesse et la
délicatesse.Cameron de Lochiel surpris par la
nuit au retour d’une expédition, s’é to it,
ainsi que les gens de sa suite , étendu sur
la neige qui couvroit alors la terre , enveloppé
dans son manteau. Bientôt il
s’appercoit qu’un de ses petits fils avoit
fait une houle de neige pour appuyer
sa tête pendant son sommeil. Le vieux chef
irrité de ce qu’il regardoit comme un signe
de dégénération, se le v e , et d un coup de
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pied lançant au loin de triste coussin: « Fi-
doric, dit-il au jeune homme, es-tu assez
ëfféminé pour avoir Besoin d ’üil oreiller? »
Si la vie active et militaire que menaient
lés G aë ls, avoit déveldppé en eux eë caractère
énergique qui distingue les peuples
guerriers, la culture intellectuelle, l'industrie
, et le respect pour la propriété, qualités
qui sont si essentielles dans une période
de civilisation plus avancée i étoient
èncoré fort en arrière chez eux,- Il seroit
Cependant injuste de les juger à cet égard,
üvec trop de Sévérité. O11 doit prendre eri
considération leur pdsition particulière relativement
au mode de gouvernement eri
vigueur, à là nature du so i, et à la situation
géographique du pays.
Si en effet ils craignoient de s’adonner
au travail des mains, s’ils ne cultivoient de
iërrein que ce qu’il falloit strictement pour
faire vivre leur famille ; c est que l’habitude
qu’avoiént les chefs de venir au secours des
indigens de leur tribu, et de les dispenser du
payement de leurs b au x , leur donnoit l'assurance
qu’ils rie manqueroient jamais entièrement
de moyens de sub.duance, et ils
trouvoient plus amusant * et souvent pluj