
été l’effet d’animosilés antérieures., servirent
au moins h envenimer encore les anciennes
haines. L ’histoire de toutes ces petites guerres,
de toutes ces victoires si chaudement reclamées
même aujourd’hui par les diverses tribus,
ne manque pas d’intérêt pour, ceux qui
commissent les lieux et le peuple Gaël, mais
cette histoire ne s’auroit attirer l’attention
générale qu’autant qu’elle montre l’esprit de
ces peuples et de ces temps.
On a pu juger par les traits que j ’ai
cités dans le journal, tels que le massacre
des écoliers de Dumbarton par les Mac-
grégors, et l’horrible destruction que firent
les Macleods, des malheureux habitans de
l ’île d’E ig g , à quel point de férocité et de
barbarie, ces peuples sauvages portoient
quelquefois la haine et la vengeance. À
côté de ces excès on est étonné de
rencontrer des traits de générosité, de
désintéressement et de grandeur d’âme qui
feroient honneur aux nations les plus civilisées.
Il existoit entre les divers clans
une espèce de droit des gens qui, quel-
qu’éloigné qu’il fût encore de la perfection,
n’étoit pas moins une barrière efficace à
la dévastation qu’auroit pu commettre une
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masse d’hommes qui ne reconnoitroient
d’autre droit que celui du plus fort, et d’autre
loi 'que leur caprice et leurs passions.
Ce code coutumier qui n’avoit jamais été
écrit ni ratifié par les parties intéressées,
étoit cependant assez religieusement observé.
Les Chefs écossais, comme les Princes
européens, ne devoient pas envahir le*territoire
des tribus voisines , sans faire précéder
leurs hostilités d’une déclaration de
guerre. Us devoient même, plutôt que
de troubler la bonne harmonie entre les
tribus , traiter d’abord à l ’amiable ; on
conserve encore de semblables négociations,
ainsi que des traités de paix faits entre les
chefs de Clans, qui ont tout-à-fait la
forme et le style de heux des Princes
souverains.
Tandis que par ces contrats, les Gaëls
montroient la bonne intention que les
Clans vécussent entr’eux en paix et en
confraternité , ils n’avoient pas en revanche
étendu les bienfaits de pareilles
institutions à leurs voisins et à leurs
compatriotes , les Ecossais des plaines ou
Lovylanders, qu’ils considéroient toujours