
Le soir qui suil la mort d’an Highlnnder,
ses parents et ses amis viennent dans sa maison
suivis d’une cornemuse ou d’un violon ;
là , le plus pro«he parent du mort ouvre un
bal funèbre connu sous le noni de Late--
fvake, Rien de plus singulier que ce, mélange
de danse et de pleurs, de musique et de cris
de douleurs qui continuent jusqu’au point du
jour et se renouvellent toutes les nuits, tant
que le corps n’est pas enterré. Lorsque le
cercueil est porté en terre, il est suivi d’une
foule nombreuse de parents et d’amis des
deux sexes. Les femmes poussent d’affreux
hurlements, s’arrachent les cheveux et s’as-r
seyant autour de la tombe, chantent à haute
voix le lugubre Coronach.
Çette complainte funèbre qui est la, même
que le Hullulu des Irlandais ne consiste
souvent qu’en des cris et des gémissements
inarticulés, mais ordinairement c’est un chant
facto autem a sedente in medio .s ig n o , subsistant et
reliquae surventes et strophia convolvenies discurrunt
quasi furibondae, sedens vero in medio fixa mcinet,
çaesariem sibi evellans et fiaciem , bracchia et peclus
unguibus dilanians. Addebantur eliqm musici et cantores.
Post humationem propinqui ut exhilararent
convieiuni instituebqnt. Jahu. Arcli. Bibli. p. 299.
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triste çt sauvage , sur lequel les Bardes ont
composé un poëme en l’honneur du défunt.
«Ses vertus, ses exploits, son hospitalité, sa
noble origine, y sont rappelés, et les regrets
de sa famille e t de son Clan y sont ex-^
primés d’une manière touchante et poétique.
Après que la cérémonie est achevée, les parents
convient toutes les personnes qui y ont
assisté à un repas abondant. Le whisky
coule à grands flots , et ces journées consacrées
au deuil, se terminent ordinairement
comme un jour de fête par l ’ivresse de plusieurs
d’entre les convives.
C H A P I T R E IL
Ohangements opères dans la Haute- Ecosse x après la rébellion de
i j 4 o ,
C ^ ü ’üN état de choses, tel que je viens
d ’en présenter le tableau , que des moeurs
si différentes des nôtres existassent il 11’y a
guères plus d’un demi siècle à la distance
de i 5o lieues de Londres, de la capitale
d’un des royaumes les plus civilisés, les plus