
pays, aujourd’hui si sauvage et si en arrière
des autres pour la civilisation , a été éclairé
par la lumière des sciences et de la littérature
et a possédé des auteurs et des poëtes d’un
mérite peu commun. Il est à regretter qu’il
reste si peu de chose de tant de documents
précieux et de tant de trésors littéraires,
rassemblés autrefois dans les couvents et les
abbayes , ou conservés dans les familles
des Bardes et des seannachies ( généalogistes
héréditaires). Quoique l’on ne puisse
guères espérer de rien retrouver de nouveau
en ce genre dans les montagnes et
les île s, après les recherches qu’on ne cesse
de faire depuis trente ou quarante ans, cependant
, si j ’en dois croire les témoignages
des gens du pays, quelques manuscrits existent
encore à Siskin, dans l’île d’Arran, et j ’ai vu
moi-même, ainsi que je l’ai dit dans le
journal, un ancien manuscrit en caractères
gaëlics, chez Mr. Macdonald de L a ïg , dans
l’île d’Eigg; les caractères m’en ont paru tout-
à-fait semblables à ceux dont on voit un
fa c simile au n.° 4 de planche III du
rapport de la société highlandoise que j ’ai
cité plus haut; il n’est donc pas absolument
impossible qu’il existe encore quelque manuscrit
inconnu dans des lieux écartés de la
Haute-Ecosse.
C ’est vers le milieu du i6 ,“ ° siècle que
l'on a commencé à imprimer des ouvrages
en langue gaélique. Je crois que le premier
qui ait été publié est, en 1067, un livre de piété
, traduit de l’anglais engaëlicpar l’évêque
Carswell, puis en 1664 parut une traduction
des Psaumes. Une autre édition du
même ouvrage fut imprimée à Glascow en
1753; plus tard, en 1767, on publia celle
du Nouveau-Testament, et enfin on a donné
aux habitans des montagnes de l’Ecosse
une édition complété de la Bible dans leur
langue maternelle. Sans parler ici du bienfait
moral et religieux qu’on doit à la Société
pour la propagation du christianisme , qui
a fait les frais de la publication de la Bible, et
a ne considérer cette entreprise que sous un
point de vue littéraire, cet ouvrage a été admiré
par tous ceux qui commissent le gaëlic,
pour la pureté parfaite de son style, en sorte
qu’on le regarde comme destiné à fixer dé-
soimais cette langue et son orthographe, et
il est constamment cité comme une autorité
par les grammairiens. On a en outre imprimé
dans l’intervalle qui s’est écoulé de