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voir aucun autre parti praticable. Il auroit
raison en effet, si toutes les ressources de ta
H aute-Ecosse avoient été épuisées et s’il
étoit prouvé qu’on ne pût pas la rendre plus
productive. Mais il n’en est point ainsi ; si la
population est trop forte pour l ’état actuel de
l ’agriculture, c ’est que les terres susceptibles
de culture sont bien loin d’être toutes défrichées
, ou qu’elles ne rendent pas tout ce
qu’en pourroit obtenir une administration
éclairée ; e’est que la m e r , cet immense
réservoir de subsistances, est tout-à-fait négligé
, tandis qu’il est reconnu que la pêche
dans les Hébrides , sur les côtes et dans les
golfes de l’Ecosse occidentale suffiroit seule
si elle étoit encouragée, non-seulement pour
alimenter toute la population actuelle de l’Ecosse
mais encore pour l’enrichir. Ainsi il ne
faut pas dire que l ’Ecosse est trop peuplée,
relativement à ses produits , mais bien qu’on
ne sait ou qu’on ne veut pas en retirer ce
qui est nécessaire pour maintenir sa population.
Quant à l’agriculture , nous avons v u ,
en parlant de celle de l’ile d’Àrran , combien
d’abus il y a encore à réformer à cet égard,
et ces abus répandus dans presque toute la
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Haute-E'cosse empêchent d’apprécier ave©
justesse, tout ce que son soi est capable de
produire. Bien des terreins arables sont encore
en friches. Il y a plus, le système des
fermes à moutons a réussi à chanGg er en stepl -
pesincultes beaucoup de terres que la persévérante
industrie de certains petits fermiers
avoit rendues productives ; parce qu’au prix
offert actuellement pour les pâturages, le
propriétaire n’a pas d’intérêt à cultiver ses
terres.
Si donc, comme lord" Selkirk l’annonce,
les moutons finissent par envahir tous les districts
des montagnes, dans cette grande étendue
de pays on ne verra pas un seul champ
cultivé. Les terreins mêmes qui nourrissent
a présent une multitude de familles seront
alors rendus à la nature. Et cependant combien
n’y a-t-il pas de vallées susceptibles dé
se couvrir de moissons. Il n’y a qu’à voir le
parti qu’un fermier intelligent a su tirer près
d’Inverness d’une lande inculte qu’il a transformé
comme par magie en un jardin délicieux.
Le système des pâturages à moutons loin
de conduire au perfectionnement de l’agriculture
et à l'amélioration du sol, y est dé