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latine est l’ouvrage de Mr. Macfarlane, ecclésiastique
de la Haute-Ecosse , enfin , et
pour qu’on pût juger de la fidélité de la
traduction anglaise de Macpherson lui-
même , on y a joint les morceaux correspon-
dans du poëme de Carriklhura dont celte
pièce est regardée comme l ’original. Chacun
peut ainsi confirmer l’examen analytique et
comparatif qu’a fait la commission du
poëme gaëlic et de la traduction anglaise.
Cet examen a prouvé qu’il y a dans le gaëlic
une simplicité, une précision dans le récit
des circonstances, une vérité dans les descriptions
locales qui ne se trouvent pas dans
Macpherson. Ce dernier a souvent sacrifié
la simplicité à l’enflure du style , la fidélité
à l’harmonie du langage, et certains traits
naturels et caractéristiques au désir d’un
effet moral plus frappant. Ces „observations
qui tendent à confirmer celles qu’ont fait
tous les Highlanders qui ont comparé
l ’Ossian de Macpherson à leurs poëmes tra-
ditionels, reçoivent elles-mêmes une confirmation
des reproches analogues qu’a
mérité la traduction de l ’Iliade d’Homère
du même auteur. En publiant cet échantd-
lon de l’original gaëlic, la commission a
souhaité qu’il servît h ceux qui sont versé»
dans cette langue à se convaincre de son
authenticité, et en effet, elle déclare qu’elle
n’y a rien trouvé, soit dans la nature, soit
dans la construction du langage, qui puisse
motiver les moindres do ut es, et à cette occasion
, la commission observe qu’elle a
examiné les mots et les expressions que les
accusateurs de Macpherson avoient signalés
comme modernes, et par conséquent inventés
par lu i, et qu’elle a reconnu que de
semblables expressions se retrouvent dans
des dictionnaires publiés longtemps avant
la naissance de cet auteur. Il en est de même
pour certaines allusions qui, malgré, qu’on
ait cru y trouver un cachet moderne, n’é-
toient pas moins connues par la tradition,
longtemps avant Macpherson.
La commission termine enfin son rapport
par les conclusions suivantes que je citerai
ici textuellement.
Deux questions ont fixé son attention.
« i°. Existoit-ii anciennement dans la
» Haute-Ecosse une poésie connue sous le
» nom de poésie ossianique , terme dérivé
» de la croyance qu’Ossian, fils de Fingal,
» étoit l’auteur principal de ce genre de