
l a , m i, s i, et les trois autres, les mômes
notes un octave plus haut. Mais je ne puis,
rien affirmer à cet égard, la portée du crulh
écossais ne m’étant point connue. Il est souvent
fait mention de cet instrument dans
les anciens poëmes gaëlics.
La cornemuse ( en anglais bagpipe, en
gaëlic piob gaelich ) quoique fort anciennement
connue dans la Haute-Ecosse, ainsi
que nous l’avons vu plus haut, paroît cependant
le plus moderne de ces trois instruments,
puisqu’il n’en est jamais question
dans les anciens poëmes ; c’est aussi le seul
qui se soit conservé jusqu’à nos jours, et
dont l’usage soit encore très-fréquent chez
les montagnards. On sait même que cet
instrument, qui est maintenant l ’instrument
national, sert dans les régiments d’Highlan-
ders de l ’armée anglaise, pour accompagner
les tambours , comme le font chez nous
les fifres. La cornemuse écossaise , quoique
construite sur le même principe que la musette
en usage chez les paysans de quelques
parties de la France, de l’Italie et de l’Allemagne,
en diffère cependant jusqu’à un certain
point. Les bourdons y sont au nombre
de trois, rarement de deux, et elle n’a
qu’un seul chalumeau. Ce chalumeau , dont
on joue avec les doigts, est percé de huit
trous, sept devant et un derrière; la note
la plus basse est un sol , et à partir de là,
on fait Les notes suivantes: la, 's i , ut, re,
mi , f a , sol , la, toutes naturelles, en sorte
que cette gamme est comme notre gamme
de sol majeur , dont le f a seroit naturel au
lieu d’être dièze. Le gros bourdon sonne le
sol, mais un sol à l’octave au-dessous de celui
qui est la note inférieure du chalumeau; le
second bourdon sonne la tierce du g ro s ,
c ’est-à-dire, un s i , et le petit, le sol à l’octave
au-dessus du gros. Cet accord incomplet
forme une basse monotone et continue, aux
airs qui se jouent sur le chalumeau. D ’après
la portée de cet instrument, on peut jouer
dans quatre tons gaëlics différents, les tons
de sol, de la mineur, de fa et à'u t, puisque
ces quatre tons-là n’admettent ni dièze ni
bémol. Cependant sol est le ton principal
de l'instrument; les autres tons ne sont employés
que dans les modulations qu’admettent
les airs composés, et qu’on exécute
en passant du ton principal dans les autres,
au moyen des deux notes transitoires ut
et fa .
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