
cienne population de vassaux dévoués à
leur fa&ailie , semble condamner ces sauvages
régions à une éternelle stérilité. Une
grande émigration s’en est suivie * et des
districts entiers, qui autrefois nourrissoient
plusieurs familles, ne sont occupés aujourd
’hui que par des troupeaux de bêtes à
laine. J’aime à pouvoir assurer ici que tous
les propriétaires du Morayshire ne sont pas
dans ce cas ; j ’en connois qui, guidés par des
sentiments plus généreux , ont préféré, en
sacrifiant une augmentation momentanée
de revenu , retenir auprès d’eux leurs
anciens vassaux r et s’entourer de fermiers
affectionnés , plutôt qu’étaler un vain
luxe dans la capitale ou dans les pays
étrangers. Ils ont, pour cet effet, pourvu
à l ’occupation de ceux de leurs fermiers
que> l’introduction du nouveau système des
grandes fermes privoit de leurs anciennes
métairies. Il en est qui ont établi à grands
frais des villages, soit au bord de la mer pour
la pêche , soit dans les vallées pour des fabriques
, afin de loger ces pauvres gens
et de les empêcher de retrouver le dénuement
et la misère sous un ciel étranger.
Dans ces villages le paysan reçoit gratis son
habitation et les instruments nécessaires à
sa profession ; ce n’est qu’au bout de plu^
sieurs années , lorsque son industrie prospère
et lui permet de faire de légères économies
sur le produit de son travail, que le
propriétaire perçoit un bail, d’abord léger,
puis progressivement plus considérable.
D’autres encouragent le défrichement de
leurs terres incultes, par des primes, ou en
cédant à un long terme, au fermier , tout
le produit du sol qu’il cultive , sans exiger
aucune redevance. Il n’est pas de doute
que cette marche, dictée par un esprit de
bienfaisance ne finisse par tourner à l ’avantage
du propriétaire. Ce terme est peut-
être éloigné , mais il doit nécessairement
arriver un moment ; où l’amélioration du
domaine considéré comme capital lui revaudra
amplement les sacrifices qu’il aura
fait sur ses revenus.
Le géologue trouve encore une différence
très - marquée entre la partie haute et la
partie basse de Moray, quant à la nature des
roches qui composent ces deux régions. Les
montagnes qui appartiennent à la chaîne
des Grampiens sont formées de roches primitives
et particulièrement de gneiss et de