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nouveaux faits sur la formation trapéenne,
nous firent oublier la distance , la saison
avancée, l ’incertitude et peut-être le danger
du retour. Nous donnâmes ordre de tenir
le vaisseau prêt à appareiller , et nous nous
rendîmes tout de suile à bord. L ’ancre fut
levé et nous mîmes à la voile, sans trop
savoir quand et comment nous reviendrions.
Nous côtoyâmes quelque temps les rochers
basaltiques peu élevés du midi de la riante
Canna , puis après avoir doublé celte île ,
nous nons dirigeâmes à l’ouest vers les col-
lin es bleuâtres de South Uist que nous ap-
percevions comme un brouillard à l’horizon.
Une brise légère venant du nord, qui ridoit
à peine la surface tranquille de l’Océan,
suffisoit pour nous faire cheminer, quoique
lentement il est vrai. Macquarrie notre matelot
d’E ig g , inutile à la manoeuvre dans
un jour si calme, voulut employer utilement
son temps; il tira de son sac ses outils de
savetier, s ’établit sur le tillac et se mit à
raccommoder de vieux souliers en chantant
des ballades gaéliques pour charmer l’ennui
de l ’équipage. Le vent ne fraîchit point
pendant toute la journée, aussi demeurâmes
nous onze heures sur mer. Pendant
cette longue mais agréable traversée
nous ne vîmes rien qui méritât d’attirer
l ’attention, si ce n ’est deux ou trois gros
vaisseaux, toutes voiles dehors , qui ve-
noient de Norvège ou de la Baltique et qui se
rendoientdans le midi. Ces navires passèrent
tout près de nous, et suivant la coutume
ordinaire des marins, on se héla en passant,
on se fit quelques questions et on se quitta
en se souhaitant réciproquement un heureux
voyage. Nous arrivâmes enfin, au soleil
couchant, sur les rivages du Long-Island,
car c’est ainsi qu’on nomme un assemblage
de différentes îles , Barra, Erïskay ,
South Uist, etc. toutes semblables en apparence,
et séparées entr’elles par d’étroits
bras de mer. L ’aspect de la côte orientale
de ces îles ressemble tout-à-fait à celui
de l’île de Coll. Ce sont de longs rochers
grisâtres et nuds, de forme moutonnée
; mais ceux-ci sont plus considérables
que ceux de Coll. Je fus un peu désappointé
à cette vue je l ’avoue; j ’avois espéré trouver
dans le Long Island de hautes falaises de
roches trapéennes, et je ne voyois , à en
juger par l ’apparence, que des terreins pri