
Mr. Boue n’a pas échappé à l ’influence générale
des idées systématiques ; il a cherché à assigner
les causes des phénomènes q u ’il d é c r it ;
quelquefois il met en avant ses idées sur l ’origine
de certaines formations, et quoique neptu-
n ien dans le fond , comme l ’école d’Edimbourg
dont il fait p a rtie , il renouvelle l ’ancienne h y pothèse
de Mr. Fauias St. F o n d , et il voit dans
la plus grande partie des roches Irapéennes de
l ’Ecosse , des produits de volcans , dans les basaltes,
des roches qui ont jadis coulé comme des
laves sorties de certains centres ou cratères dont
i l croit pouvoir encore assigner la place ; dans
les filons de basalte ou de p e ch s te in , des fentes
remplies par des laves compactes ou vitreuses
q u i ont coulé autrefois au-dessus des roches qui
renferment ces filo n s , laves dont les courants ,
ainsi que les cratères dont elles sont p a r tie s , ont
entièrement disparu. Les porphyres pétrosili-
ceux , les pétrosilex ou klingsteins , certaines sié-
nites mêmes , lui paroissent de véritables trachy-..
tes , décidément volcaniques ; eufin , les gruns-
teins et les porphyres s ch is teu x , sont au s s i,
suivant lui , très-probablement des dolérites et
des lav es, restes de courants fort anciens. Comme
ces idées de théorie ont p u , jusqu’à un certain
p o in t , influer sur sa manière de voir , et comme
d’ailleurs elles semblent offrir des résultats concordants
avec les opinions de quelques naturalistes
français du plus grand p o id s , j’aurai occasion plus
loin d’ajouter sur ce sujet quelques observations
à celles que j ’ai déjà présentées dans le cours
de cet ouvrage.
■ Mais je ne parlerai point de la nouvelle théorie
de la t e r r e , que Mr. Boué a cru devoir proposer
comme déduite des faits qu’il a fait connoî-
tre. Ce jeune géologue laprésente avec beaucoup
de modestie, et d’ailleurs il ne paroît pas qu’e lle
ait exercé aucune influence sur ses observations.
Mais puisqu’il dit lui-même , avee beaucoup de
candeur , qu’il ne tient nullement à ses idées
particulières , il est à regT ter qu’il les ait p u -
bli ées. A u moment où l ’û „ pouvoit commencer
à se flatter que , sur le continent au m o in s , on
verroit les géologues poursuivre la marche seule
exacte , satisfaisante et philosophique de l ’observation
des faits , et renoncer enfin à la partie
purement hypothétique q u i , jusqu’à p r é s en t , a
plus nui peut-être à la science qu’elle ne lui a
profité , i l eut mieux valu ne pas voir encore re -
paroître une de ces théories de la te r r e , fondées
uniquement sur des observations partielles et l i mitées
à un seul petit coin du globe.
Une autre objection d’une nature plus grave qui
peut être faite à Mr. Boué, c’est qu’il a i t , par le
plan même de son ou vrag e , rompu les rapports
géologiques naturels de plusieurs des formations
qu’il d é c r it , c’est qu’il ait séparé ce qui d e v o ir