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par des hommes étrangers à la commission ,
comme Smith , Kennedy et miss Brooke
l ’Irlandaise, mais ces collections ne sont
plus composées de poëmes bruts, le travail
nécessaire pour élaguer de ces poëmes les
parties manifestement étrangères ou moins
poétiques, a été exécuté avec plus ou moins
d’intelligence; aussi trouve-t-on des différences
notables entre les poëmes sur le
même sujet. Cette disparité est bien plus
frappante dans les poëmes bruts qui sont
encore entachés de toutes les erreurs qiie la
tradition orale a du y introduire ; en effet,
sur plusieurs éditions, si on peut s’exprimer
ainsi, d’un même poëme, il n’en est
pas deux qui soient parfaitement Semblables
, et cependant on peut toujours
avec quelque soin tirer de ces morceaux
informes la relation complète de l’aventure
qui en fait le sujet.
C’est ainsi qu’en rassemblant des passages
de plusieurs manuscrits de semblables collections
, la commission est parvenue à refaire
en original une grande partie du
poëme de Fingal. Ce travail qui a été sévèrement
critiqué, en tant qu’on supposoit
à la commission le projet d’avoir voulu
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suppléer par cet ouvrage en mosaïque à
l ’absence de tout manuscrit contenant la totalité
du poëme, est cependant précieux
en ce qu’il démontre l ’existence , dans
les poésies gaéliques, d’une foule d’idées
, de phrases et d’expressions que Mr.
Laing et les autres détracteurs d ’Ossian
avoient accusé Macpherson d ’avoir ou inventé
ou pillé dans des auteurs connus.
La commission a constaté que ces
poëmes, transmis par tradition, et d’une
origine ancienne, offrent des différences marquantes
avec les compositions plus modernes
, et qu’il s’y trouve en effet des mots
aujourd’hui hors d’usage, mais dont la signification
se transmet avec les poëmes eux-
mêmes.
Parmi les anciens manuscrits que la commission
a possédés , deux semblent particulièrement
avoir attiré son attention, l’un
d’entre eux a été jugé fort ancien aux caractères
de l ’écriture, le garde des archives
d’Edimbourg: le ¡D croit du treizième
siècle. On voit dans le rapport un foc
simile de l’écriture de ce mauuscrit ,
ainsi que de plusieurs autres. Celui - ci
renferme une partie dupcëaie de Darthula.
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