
mots qui pussent trahir son ignorance et
sa mauvaise foi.
Après avoir montré que Macpherson n’a-
voit point trouvé dans les montagnes et ies
lies de l'Ecosse, les originaux des poëmes
d’Ossian, M. Laing s’applique à prouver qu’il
a imité les classiques anciens et modernes
dans différentes langues , la Bible et les ouvrages
en vogue au moment où il écrivoit.
Ainsi on y voit des morceaux dans le style
dTIomère, d’autres, dans celui de Pindare,
de Théocrite ; ailleurs il donne à ses héros le
langage de Salomon, d’Esaïe etdes psaumes
quoiqu'il n'y ait certes pas, dit M. Laing,
grands rapports entre Salomon et Théocrite,
entre le psalmiste et Pindare, entre Esaïe
et Homère, mais pour donner à son ouvrage
un air d’antiquité, il a imité tout ce qu’il
pouvoit trouver d’ancien. On rencontre
dans Ossian un grand nombre de passages
évidemment tirés de Milton , de
Tompson, etc., et des poètes Scandinaves
même, car on voit dans le poème de Cath-
loda une imitation exacte du chant de mort
de Régner Lodbrog, morceau de poésie qui
lui a été donné par Blair , et que celui-ci a
cité ensuite dans sa dissertation. On reconnoît
les morceaux que l’auteur a composés pen->
dant qu’il étudioit la théologie,par leur rapport
avec le style de l’Ecrilure-Sainte. Mais après
avoir ainsi pillé de tous côtés la substance
de ses poèmes, il a eu soin de disséminer dans
l’ouvrage quelques passages tirés des vieilles
ballades de la Haute-Ecosse, afin que les
montagnards, en reconnoissant çà et là des
phrases qui leur étoient familières, pussent
témoigner de l’authenticité de tout l’ouvrage.
Laing met en parallèle un grand nombre
de morceaux d’Ossian avec les morceaux des
différents auteurs qu’il prétend avoir servi
de modèle. En lisant cette partie de la dis^
sertation de Mr. Laing , on trouve que pour
quelques passages semblables, il y en a
une grande quantité dont le rapprochement
est extrêmement forcé, et plusieurs de ces
rapprochements sont si futiles qu’iln’y a qu’un
homme décidé à saisir des arguments partout
où il en peut trouver, qui ait pu les
découvrir.
Enfin Mr. Laing appelle Macpherson en
témoignage contre lui-même, et d cherche à
montrer que ce littérateur insinua d’abord
qu'il étoit l'auteur des poèmes d’Ossian, puis