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rapport avec un événement r é e l, pour que
des hommes amis du merveilleux oublient
la quantité de songes qui n’ont eu aucune
liaison , aucun rapport avec l’avenir. On
ne s'attache? qu’au seul trait qui a paru se
réaliser , et on proclame prophète celui auquel
le hasard a fourni un rapprochement
aussi inattendu. On a V i des hommes qui
pour inspirer plus de considération s'étosent
fait passer pour des Voyants , devenir la
dupe de leurs propres artifices , et finir par
croire à toutes* les rêveries de leur imagination
déréglée.
L ’histoire a consacré deux traits -remarquables
de second Sight. Le plus ancien
est consigné dans la vie de St. Coluraban.
On assure que cet Abbé annonça à ses
moines d’I-Colm-kill une victoire d’un Roi
des Picts le jour même oh la bataille fut
livrée, quoique le théâtre d e là guerre lût
dans le midi de l’Ecosse > e’est-à-dire, à plus
de soixante heues du couvent de Iona où
étoit alors St. Columban.
Le second est d’une' date bien plus récente
et suivant Pennanf , il a fait dans le
temps grand bruit 1 ü en Ecosse. Voici les
propres paroles de cet auteur. « Peu après
i 0 \ y
» la bataille de Prestonpans , en 1 7 ^ , 1®
» Président Duncan Forbes étant dans
y> sa maison de Culloden avec un noble
» Ecossais (d e qui je tiens ce fait) la cou-
» versa lion tomba sur ce combat et sur ses
p suites probables ; après avoir discuté long*
» temps et épuisé toutes les conjectures ,
« M. Forbes se tournant tout-à-coup vers une
» fenêtre, s’écria. Tout cela peut arriver ,
» mais soyez en sûr , ces troubles seront
» terminés sur la place même où nous
i s om m e sC e t t e prédiction de la bataille
de Culloden, plusieurs mois avant qu’elle
eut lieu et lorsque l’armée victorieuse du
Prétendant marchoit en Angleterre, cette
prophétie sortie de la bouche d’un des.
hommes les plus éclairés de l’Ecosse , fît un
effet prodigieux et confirma bien des Ecossais
dans leur croyance superstitieuse.
Avant que de terminer cet exposé de
l’ancien état clés Gaëls , il ne me reste plus
qu’à parler de leurs cérémonies funéraires;
nous retrouverons encore dans ces coutumes
quelques nouveaux rapports avec celles des
anciens peuples de l’Orient (1).
(1) Adsunt (funeribus) et adhérant olim praefi-
cae, qua« laudes defuncti carminé lugubri canunf