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citants. Pennant assure que son commerce
n’est plus aussi florissant qu’il l'étoit il
y a deux siècles. Alors l’opulence de cette
ville 1 ’exposoit h être fréquemment pillée par
les Seigneurs des îles et leurs dépendans.
Elle eut à souffrir, en particulier, en 1222
d’un certain Gallespie et , en i 449 > d’A lexandre,
Seigneur des îles. A une époque
bien plus récente, c’est-à-dire à la fin du
17 .me siècle, Inverness fut encore menacée
par le chef d’une tribu hébridienne, qui
déclara qu’il meltroit tout à feu et à sang
si on ne lui payoït pas une énorme contribution
j et si on ne lui donnoit outre
cela un habit rouge galonné. La ville n ’échappa
au pillage qu’en lui accordant sa
demande.
L e 2 Octobre. J’eus le plaisir de retrouver
mes compagnons de voyage qui étoient arrivés
à Inverness la veille au soir. Ils me
racontèrent qu’après m’avoir quitté à S k y ,
ils avoient, à l’aide d’un bon vent, regagné
Tobermory le soir même , ils s’étoient embarqué
le lendemain sur un petit bateau
pour remonter le Loch Sunart ; espérant
voir les mines de plomb, ils s’étoient arrêtés
à Stronlian, mais les échelles n’ayant pas
été réparées depuis long-temps, ils ri’avoient
pu descendre dans la mine ; ils s’étoient procuré
cependant quelques jolis échantillons
de strontiane carbonatée qu’ils partagèrent
avec moi. Là ils avoient pris un chariot pour
les conduire à Oban où ils avoient retrouvé
leur équipage; d’Oban ils étoient allés au Fort
William, et avoient vu avec admiration le
commencement du canal Calédonien. En suivant
les bords du Loch Lochy et du Loch Oich
ils étoient arrivés au Fort Augustus et de là
à Inverness, en côtoyant les rivages du beau
lac Ness dont ils pari oient avec ravissement.
Ils n’avoient pas moins admiré la cascade
de F ÿers, la plus belle chute d’eau de
la Grande-Bretagne. En entendant ces récits,
j ’aurois éprouvé quelque regret de ne
pas avoir suivi cette route pittoresque, si
l ’idée d ’avoir vu un pays d’une physionomie
aussi nouvelle pour moi que les déserts du
Boss-shire ne m’eût consolé.
Nous destinâmes cette journée à visitprle
Fort George, éloigné de quatre lieues d’In-
verness. La route est fort belle ; bientôt l’on
arrive dans une steppe qui fait partie de la
fameuse plaine de Culloden. Ce fut là que se
terminale 16 d’Avril 1746 l’expédition du