
conduit par deux jeunes bateliers. Le tempe
étoit calme, aussi ne hissâmes nous point
la voile, mais nous côtoyâmes à la rame
les rivages septentrionaux de l ’île de Skv.
Les rochers qui les forment ne sont pas
élevés , n étant point, comme ceux des environs
de Tahsker , exposés aux vagues
énormes et aux orages du sud-ouest. Je
11e pus en approcher assez pour re-
connoître avec certitude leur composition,
mais il me parut qu’ils étoient de syénite
ou granitelle ; on distinguoit aisément les
filons innombrables qui coupent ces rocs
dans tous les sens , et qui par leur entrecroisement
semblent former un réseau à
larges mailles. La roche noire de ces filons
se fait remarquer par le contraste de sa
teinte foncée avec le blanc ou le gris clair
de la syénite. Il est vraisemblable que cette
roche est un basalte ou une diabase. Je
voyois s’élever au-dessus de ma tête, la
face septentrionale des monts Cullens qui
de ce côté là , ne paroissent pas moins
arides et sauvages que sous les autres aspects.
D’immenses ravins creusés par les
torrens, sillonnent les rochers et les flancs
escarpés de ces montagnes. Nous eûmes
( )
bientôt laissé derrière nous l’île de Haza >
et nous nous approchâmes de celle de Scalpa.
Cette île est fort basse et d’une étem-
due peu considérable. Nous y abordâmes
un instant pour disposer notre voile , afin
de profiter d’une petite brise sur laquelle
nous fondions notre espoir, mais cet espoir
ne fut pas de longue durée, car la
brise accompagnée de fortes ondées , tomba
bientôt et nous laissa un temps aussi calme
qu’auparavant. Nous passâmes à peu de
distance du rocher de Tahay qui appartient
à Lord Macdonald ; cet écueil qui
s ’élève au-dessus des flots , est inhabité et
son pourtour est de deux milles.
L ’île de Sky se déploya toute entière à mes
yeux. Les monts Cullens en occupent le milieu.
Je voyois à l’orient les montagnes s’abais-
ser et s’unir presque à celles de la terre-ferme
dont elles ne sont séparées que par le
petit détroit de Glenelg. La côte d’Êeosse
présentoit l’apparence d ’une longue chaîne
de montagnes élevées et hérissées de sommités
à p ic , comme celles des montagnes
primitives des Alpes. Des baies étroites sillonnent
de toutes parts cette chaîne e t,
s avançant profondément au milieu des terres