
n’étions pas même arrivés à cette maison-
que nos gens nous avoient indiquée comme
éloignée seulement d’une portée de fusil
du rivage. Enfin nous découvrons de la
lumière, et une maison isolée. II ne fai-
loit pas songer à aller plus loin ce soir là.
Nous envoyâmes notre guide en avant,
demander 1 hospitalité pour des étrangers
surpris par la nuit, et égarés dans un
pays inconnu. Nous avions prévu la réponse.
En effet on nous invite très-obligeamment
à entrer dans un petit sallon
fort propre, où trois personnes âgées et
un jeune homme étoient assis autour d’un
bon feu. On se hâte de nous y donner
une place ; puis on nous apporte du thé, du
vin et des liqueurs, enfin on nous oflre
tout cc qui nous est nécessaire pour réparer
le désordre de notre toilette. A souper nous
eûmes le plaisir d’entendr& une conversation
fort intéressante, on nous donna tous
les renseignemens dont nous avions besoin
pour notre voyage,. on nous entretint de
l’île de Sky, des antiquité^ et des curiosités
naturelles que renferme cette contrée
sauvage et poétique , des poèmes traditio-
nels que répètent les h a b ita s , du docteur
Johnson qu’on se rappeloit fort bien avoir
vu lors de son voyage dans les Hébrides.
Les anecdotes que nous apprîmes justifioient'
pleinement la réputation de rusticité que cet
homme de lettres, d’ailleurs si distingué, s’est
acquise, On poussa la politesse à notre
égard, jusqu’à iie pas nous demander nos
noms et notre pàtrie. Ainsi nous nous séparâmes
, eux sans savoir qui étoient les étrangers
qu’ils logeoient sous leur toit et nous
Sans avoir pensé à le leur dire. Nous trouvâmes
avec joie d’excellents lits et nous
nous endormîmes en bénissant nos hôtes
hospitaliers.
. L e 34 Septembre. Nous nous hâtâmes
en descendant pour le déjeuner, de réparer
notre omission de la veille, et de nous
nommer à nos hôtes. Dès ce que j’eus dit
quejevenois de la Suisse, M.“ e Macleod me
témoigna la joie qu elle avoit de voir un
habitant de ce pays. » Car, » me dit-elle , »
» j ’ai long-temps habité la Hollande avec
» mon mari qui étoit Colonel d’un régi-
» ment écossais au service de cette Répu-
» blique, et j ’ai connu plusieurs officiers
» des régiments Suisses, avec lesquels les
» nôtres s’étoient tellement liés qu’ils s’ap