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steppe qu’on montre encore' à peu de distance
de la ville , ces trois guerriers rencontrèrent
les trois sorcières. Le château de
Cawdor appartenant jadis au Thane de ce
nom, existe non loin deForrès.
Sur le bord d’un chemin et à un mille
au nord-est de Forrès, se voit un monument
du moyen âge dont la destination et J O
l’origine sont inconnues.O On le nomme dans
le pays Sueno pillar ( Colonne de Sueno)
c’est un obélisque formé d’une épaisse dalle
de. pierre, de vingt-deux pieds de haut sur
quatre de large à la base , et d’un pied d’épaisseur.
Un des côtés de cette pierre,plantée
verticalement en terre, est couvert de grossières
sculptures en relief, représentant de
longues files d’hommes armés , les uns à
pied , les autres à cheval, tous rangés de
front sur différentes lignes ; dans la plupart
des rangs ces guerriers sont placés verticalement
, dans quelques-uns ils sont
représentés dans une position horizontale
comme s’ils étoieat couchés ou morts. On
y voit aussi des chiens, des bêtes sauvages
ainsi que des chasseurs. Mais ces figures
sont si singulièrement disposées et tellement
entremêlées, les ornements gothiques qui
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les accompagnent si multipliés qu’il est pres-
qu’impossible d’en donner une idée sans
une figure , et qu’on ne peut recon-^
noître quel trait d’histoire on a voulu représenter.
La face opposée de l ’obélisque est
beaucoup moins chargée d’ornements et ne
porte aucune figure , on y distingue cependant
la représentation d’une croix. Les
antiquaires se sont épuisés en conjectures
pour expliquer la destination de ce singulier
monument, et déterminer le temps où
il a été élevé. Les uns pensent que ce
pourroit être nn ouvrage construit par les
Danois lorsqu’ils occupoient cette province.
D’autres , considérant les - nombreuses figures
de guerriers qui le recouvrent, y voient
la représentation d’un combat* et croient que
c’est plutôt un monument élevé par les Ecossais,
lors de l ’expulsion des Danois et des
Norvégiens par le lioiMalcolmlI, l’an 1008.
Je serois porté à croire que cette pierre fai-
soit partie d’une croix dont le sommet et les
deux branches latérales auront été brisés
à la réformation; et qu’elle est l ’ouvrage des
moines. Celte opinion est fondée sur la ressemblance
que j ’ai trouvée entre l ’obélisque
de Sueno et lés croix de l’île de Ionaj une
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