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poser des marches longues et pénibles, dans
des montagnes escarpées à une troupe sou-r
vent manquant de vivres; c’est ainsi que par
des marches et des contremarches savantes,
il harceloit l’armée de Mackayq la surpre-r
noit à l’improviste et ne lui laissoit jamais
le temps de l’atteindre. Il fut chéri de ses
braves montagnards autant qu’il étoit haï
et redouté de ses ennemis qui, tous attachés
au pai’ti des wtngs , des puritains et des
Covenanters , se rappeloient avec effroi
les châtimens qu’il leur avoit infligés sous
le nom du général Graham de C.laver-
house.
On voyoit dans la même armée un guerrier
non moins remarquable par sa valeur
et son attachement aux Stuarts, c ’éloit Sir
Evau Cameron of Lochiel. Ce vrai modèle
d’un chef écossais , combattoit encore
à l ’age de 63 ans pour la. même cause
qu’il avoit embrassée dès sa plus tendre
jeunesse, Chef du Clan Cameron il avoit
constamment résisté avec ses braves vassaux
aux redoutables armées de Cromwell,
e t , par de fréquens combats presque toujours
couronnés de succès,,jl avoit accoutumé
sa tribu à vaincre des corps de
troupes réglées fort supérieurs en nombre.
Tandis que les soldats du Protecteur occu-
poient la forteresse d’Inverlochy, bâtie à
l ’endroit où s’élève maintenant le Fort
William, Lochiel dont les domaines rapprochés
du Fort étoient exposés aux déprédations
de la garnison , ne cessoit de harceler
ces soldats; et après plusieurs avantages marqués
il les avoit contraints à se renfermer
dans leurs murailles; son nom étoit devenu
la terreur des troupes révolutionnaires. Distingué
par les Rois Charles et Jaques IL
il en reçut à diverses reprises des témoignages
de satisfaction. Enfin tous les autres
chefs de la haute Ecosse avoient posé
les armes, qu’il combattoit encore a la tête
de son Clan. Il fut le dernier à se soumettre
à CromweH, et le général Monck usa
en vain de tous les moyens en son pouvoir
pour l’engager à servir là cause du Protecteur.
Sa soumission ne fut point celle
d’un rebelle qui implore une amnistie, mais
il conclut avec ce général une capitulation
ou traité particulier, par lequel il s’en-
gageoit à demeurer en p a ix , sans pourtant
reconnoître l’usurpateur ni. se lier à lui
mtr aucun serment.