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communautés religieuses , quelques villes
possédant des franchises peu étendues , un
évêque et son chapitre résidant à Elgin.
Ces derniers jouissoient d ’un grand pouvoir
et de riches bénéfices dans la province où ils
possédoient de vastes domaines.
Les antiques châleapx des Barons et les
ruines gothiques des abbayes et des couvents
attestent encore l ’état politique de la
province de Moray dans le moyen âge*
Outre la Cathédrale d’Elgin et le Prieuré
de Pluscardine dont j ’ai déjà parlé , on
voit dans la campagne les ruines des Prieurés
d’Urquhart, de Kinloss, de Messindew on
maison de D ieu , occupées jadis par des
Bénédictins, des Bernardins, et des Frères
hospitaliers ., tandis que dans les villes
d’Elgin , de Forrès et d’Inverness, les Dominicains
et les Franciscains possédoient
de riches couvents,
Déliv rée maintenant et des redevances
féodales et de l ’influence d’une nombreuse
population de moines qui compriuioient
l ’essor de l’mdustrie et les progrès des lumières
chez les pauvres habitants de ces régions
favorisées de la nature, la classe ouvrière
peut employer avec fruit toutes ses
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facultés, pour mettre à profit par une culture
mieux entendue un sol fertile et un
climat singulièrement doux, elle peut se prévaloir
par des relations commerciales plus
étendues , d’une position avantageuse sur les
bords de la mer, à l’embouchure de plusieurs
rivières les unes flottables, toutes abondamment
poissonneuses.
Le district des montagnes qui occupe la
partie méridionale de la province , offre un
spectacle tout différent ; ce sont de vastes
déserts couverts de bruyère , le climat en
est humide et froid, et semble s’opposer aux
progrès de la végétation ; le fond seul des
étroites vallées dont cette région montueuse
est profondément sillonnée ,f produit quelques
bouleaux , des aulnes , des sapins
et d’autres arbres des pays du Nord. Si les
Romains et les Danois ont fait quelques
incursions momentanées dans ces contrées,
défendues par la nature et par un peuple
belliqueux, du moins ne s’y sont-ils jamais
établis, et n’y ont ils laissé aucun monument.
Aussi les habitants de ces montagnes , sans
mélange de races étrangères , ont conservé
long-temps les traits qui distinguoient les
Calédoniens leurs ancêtres. Aujourd’hui ils