
en prolongent les sons , pour qu’on puisse
sentir le véritable effet de celte musique, et
qu’on éprouve les impressions que j ’ai cherché
à communiquer dans cet ouvrage.
Ici se terminent les remarques que j ’a-
voisà présenter sur les montagnards écossais;
on aura pu voir que tout chez eux , moeurs,
coutumes, langage , poésie, musique même,
porte un caractère vraiment original. Tels
sont les traits qu’un laps de plusieurs siècles
a fortement empreints dans l ame de chaque
Highlander, et qui se réunissant chez lui à
un amour invincible pour sa sauvage patrie
, à de longs et glorieux souvenirs historiques,
ont donné à ce petit peuple relégué
à une des extrémités les moins fréquentées
de l’Europe , une physionomie particulière
en même temps qu’un vif sentiment de
dignité nationale. Ce sont pourtant ces traits
si profondément gravés par la main même
du temps , qu’une fausse politique, à l’aide
d’un décret émané à la suite de la dernière
rébellion, avoit cru pouvoir effacer d’un
seul coup. L ’illustre père du grand Pitt
sentit la cruauté et en même temps l’inutilité
de pareilles mesures, il se hâta de rendre
c 473 )
à la Haute-Ecosse la pleine liberté de conserver
tous ceux de ses anciens usages qui étoient
compatibles avec l’élat de choses récemment
établi dans cette contrée. Il savoit bien
qu’un nouveau régime ne sauroit pousser
de fermes et profondes racines chez un
peuple s’il ne se lie pas à ce qui l’a
précédé par le culte des souvenirs, et
s’il faut payer quelques avantages futurs
par l’oubli d’honorables antécedens. Aussi
aujourd’hui le Roi d’Angleterre n’a pas
de sujets plus fidèles, et l’empire britannique
de plus intrépides défenseurs que les des-
ceudans des antiques Gaëls. Une nouvelle
ère a commencé pour eux ; ils marchent
maintenant à grands pas dans la carrière
qui leur a été ouverte ; puissent-ils y trouver
le bonheur que l’avenir semble leur promettre.
L ’amour de la liberté vient de s’enter
chez eux sur leur ancien et mémorable attachement
pour leurs souverains et leurs supérieurs
naturels ; l’instruction appuyée sur
la religion et sagement dirigée par les ministres
du culte , se répand au milieu d’eux,
et ne sauroit produire que d’excellents
fruits; enfin l’aisance, la richesse peut-être