
eie l’Irlande et de l’Ecosse ( i ) ; mais aucun
de ces auteurs ne parle des poëmes d’Ossian.
Enfin, ceux qui prétendent avoir connu ou
entendu réciter les originaux des poëmes
d Ossian , ne peuvent en répéter , ni même
en désigner un seul morceau. Tous les collecteurs
de poésie gaélique, anglais ou écossais
, n ont rien trouvé qui ressemblât à
Ossian, et n’ont réussi à se procurer que
quelques ballades grossières clu i5 .e ou i6.e
siècles , sorte de poésie dont la collection
de Mr. Ilill fournit un exemple. Quant aux
manuscrits gaéliques, aucun de ceux qui
(1) I l est remarquable que dans une dispute où
chaque parti a recherché des témoignages en faveur
de son opinion chez les anciens historiens,
aucun n ’ait cité ce passage de Buchanan qui se rapporte
directement au sujet que nous traitons. En
parlant des habitants de la Haute-Ecosse il dit ,
« A cci nu,rit autem carnieri non inconcine factum
» quod fere laudes fortium virorum continea t , nec
)> aliud fere argumentum Bai di tractant. » Bucha-
» nan. Rerum scoticarum p. 34. Francfurtii i 584.
Ce ne sont sûrement pas de grossières ballades
telles que les adversaires d’Ossian supposent les
poésies gaéliques, qu un littérateur distingué comme
Buchanan, un des premiers poètes de son siècle
qualifie de poëmes qui ne manquent pas de grâces.
n i j -i J p f ■
ont été cités comme contenant des poëmes
d’Ossian, enfin, selon Mr. L a in g , aucun
de ceux que lui-même a eu occasion de
voir, ne renferment un seul poëme entier,
tel crue ceux qui se trouvent dans l’Ossian
de Macpherson, et lorsqu’il défia Mackenzie,
l’exécuteur testamentaire de Macpherson ,
de lui montrer 1’original d’un seul livre de
Fingal , ou d’un péëme d’Ossian, d’une
longueur raisonnable , contenu dans un manuscrit
évidemment plus ancien que le 18.*
siècle, celui-ci éluda la question , et lui
envoya , pour lui prouver l ’existence des
manuscrits gaëlics, une foule de volumes
qui ne renfermoient point ce que Mr. Laing
demandoit.
L ’origine de l’ouvrage de Macpherson ,
et le moment où il a paru, semblent encore
à Mr. Laing une objection contre l’authenticité
d’Ossian. Au moment où l ’Ecosse
venoit de sortir avec éclat de la léthargie
causée par sa réunion à l ’Angleterre, où
toutes les branches de la littérature venoient
d’être avancées par des hommes tels que
Hume , Robertson , Tompson, Home, etc.,
et où un ministre écossais , placé à la tête
des affaires, dtmnoit un nouveau lustre