
h toute outrance, leur permettant pour
cet effet, d’user de tous les moyens en leur
pouvoir, les dégageant de toute obligation
de suivre les lois existantes qui pou,voient les
entraver, enfin, les déclarant inattaquables
pour toute violation de propriété, destruction
de récoltes , de maisons, e tc ., faites pendant
de telles expéditions Ces mesures violentes
intimidoient peut-être momentanément
les Clans insurgés , mais l’effet n’en étoit pas
durable. Nous avons vu que la terrible proscription
décrétée par Jaques V I (Jaques L "
d’Angleterre), contre la tribu des Macgre-
gors , n’empêcha pas ce Clan de se montrer
plus fort que jamais dans les révoltes subséquentes.
Et les nombreux- décrets de
Guillaume et Marie , pour réprimer les incursions
des Highlanders dans la Basse
Ecosse, ne produisirent aucun changement
dans le sort des malheureux voisins des
montagnes , et ne firent que préparer davantage
les esprits a la rébellion qui éclata
en 1715.
Quant à l’administration de la justice, les
chefs exerçoient l’autorité la plus absolue
sur tout leur Clan ; une ancienne loi écossaise
avoit même reconnu cette plénitude
de pouvoirs , en rendant les chefs personnellement
responsables des déprédations
commises par leur tr ib u , et en les obligeant
, dans les cas extraordinaires , de
donner en otage un de leurs fils ou de leurs
plus proches parents.
Lorsqu’un Highlander étoit prévenu d’un
crime, on le conduisoit devant son Chef
qui se faisoit aider par un conseil composé
des principaux membres de la tribu; il ju -
geoit d’après sa conscience et les loix de l’équité
, et l’on assure que les sentences rendues
par un tribunal aussi arbitraire, étoient
rarement injustes. Quoiqu’il n’y ait eu pendant
longtemps aucune loi écrite , il existe cependant
un Code pénal fondé sur la coutume,
et transmis par. la tradition ; il fut mis
par écrit dans l’ile de Sky au milieu du i7 .eme
siècle, et toutes les années on lelisoit au peuple
assemblé devant la porte des églises. Ces
loix étoient sévères et dures, comme le sont
celles des premiers législateurs des peuples
sauvages. Mais le besoin qu’avoit le Chef
de se rendre cher à sa tribu, et l’influence des
rélations et des liens sans nombre qui exis-
toient entre tous les individus du même clan,
en adoucissoient la rigueur.