
les Héb ridiens parmi ses plus bravas et
ses plus fidèles sujets.
Laissant nos chevaux au village de Camp-
belllown, éloigné d’un mille du Fort Goorge,
nous suivîmes à pied un chemin le long de
la mer , sur la langue de terre sablonneuse
à l’extrémité de laquelle le fort est bâti.
Celte presqu'île s’avance dans le golfe
de Moi ’a y , et le resserre tellement que
le détroit qui sépare la côte méridionale
de celle du Comté de Cromarty
n’est que d’un mille de large. Traversant
d’abord les ouvrages avancés, puis les ponts-
levis , nous pénétrons dans l ’intérieur de la
citadelle par une porte d’une belle architecture.
Cette petite place est très-forte,
étant bâtie à la moderne, à fortifications rasantes,
et n’étant nullement dominée. Une
grande partie d"s ouvrages est baignée par
la mer , toutes les fortifications sont bien
construites et entretenues avec le plus
grand soin. Entré dans le fo r t, on se trouve
dans une petite ville militaire parfaitement
propre et régulière ; ses rues tirées au cordeau
se coupent à angle droit, les bâtiments
qui les forment sont de vastes casernes
qui peuvent aisément renfermer trois mille
hommes. La maison du Gouverneur et la
chapelle se font remarquer par une architecture
plus soignée que les autres édifices;
nous fîmes le tour du fort en suivant lés
remparts bien garnis de canons et de mortiers
, c’est une charmante promenade d’où
1 on jouit d une belle vue, sur le golfe , sur
les beaux rivages de Cromarty et sur les
montagnes qui environnent Inverness.
Une circonstance particulière ajoutoit encore
à l’agrément de ces belles vues, c’étoit la
présence d’un régiment écossais alors en garnison
dans le fort, le brave quarante-
deuxième d’infanterie ou Royal Highlanders
qui: s’est couvert de gloire en Canada et eu
Egypte ( i ) . Nous admirâmes l’air militaire
des vieux soldats et la bonne tenue des
jeunes recrues qu’on exerçoit. Bientôt nous
vîmes rentrer dans le fort un détachement
qui revenoit d’une parade. Nous crûmes
voir un bataillon de soldats romains. Leurs
brodequins rouges et blancs , leurs jambes
nues , leur courte tunique verte, leurs
bonnets recouverts de hautes plumes d’autruche
noires que le vent faisoit ondoyer
(i) Et depuis lors en Espagne çt à Waterloo.