
le récit de la mort de Diarmid que la
tribu des Campbells regarde comme l'ancêtre
de son chef, le duc d’Ar«u*vle. Ce
fragment, quoiqu’il ne se trouve dans aucun
des poëmes d’Ossian , offre pourtant,
dans plusieurs vers, de grandes marques de
ressemblance avec le style de ces poëmes.
Mr. Smith , dans ses Sean Deana ( anciennes
poësies gaëliques ) , a donné un morceau
sur le même sujet qui s’écarte de celui de
Mr. Bill dans quelques circonstances , et
qui est aussi beaucoup plus long.
Mais dans le poëme sur la mort d’Oscar,
dont Mr. Hill a donné la traduction seule,
on reconnoît l’histoire contenue dans le i
livre de Témora de Macpherson. C^lte pièce
n’est point, comme les autres, accompagnée
de l’original gaëlic , parce que Mr. Hill
l’avoit écrite lui-même , en l’entendant réciter
à un charpentier de Morven, et que
ne sachant pas le gaëlic, il avoit employé
l’orthographe anglaise, qui servoit à lui rappeler
le son des mots, mais qui, pour tout
autre que pour lu i, rendoil cet écrit inintelligible.
Il garantit d’ailleurs la fidélité
de sa traduction , qu’il écrivoit sous la dictée
de Madame Maclean de Drumnan, et
de la fille de Sir Alexandre Maclean. Ces
deux dames.expliquoient, à mesure que le
charpentier récitent. Non-seulement les principales
circonstances, et les idées sont les
mêmes dans ce poëme que dans la mort
d’Oscar de Macpherson ; mais on trouve,
dans tous les deux, des vers et des stanceà
entières absolument identiques.
De toute celte collection , ce qui me
semble le plus intéressant, et en même
temps le plus propre à jeter dû jour sur
la question qui nous occupe, c’est le poëme
intitulé Ossian agus an Clerich ( Ossian et
le Chantre. ) Au premier aspect on croiroit
ce poëme semblable au dialogue entre Ossian
et St.-Patrick dont nous avons parlé
plus haut, et en effet, les six premières
stances répondent parfaitement au titre :
c’est encore une dispute de prééminence
entre les chants d ’Ossian et les cantiques
chrétiens , écrite dans un style peu relevé
et assez obscur. Mais dès la septième stance
le ton et le sujet changent complètement,
et tout le reste du poëme, qui contient 160
vers, est consacré au récif d’un grand combat
de Piagai cl de ses héros contre Magnos,
roi de Norvège. Ici l ’on reconnoît la poésie,