
distingue à peine des traces d’inscriptions.
Le couvent attenant à l’église est bien plus
dégradé, et son architecture, quoique gothique
aussi, est sans légéreté et sans grâce.
J’en excepte cependant une chambre intérieure
q u i, malgré sa petitesse, contient la
plus belle colonne gothique que j ’aie vue
jusqu’à présent; cette colonne placée au milieu
de la chambre dont elle semble soutenir
le couvert, est un faisceau de minces
baguettes qu i, partant du sommet du
fût comme d’un centre , se déployent en
parassol, et formant des arcs en ogive, vont
aboutir de tous côtés aux murailles qui
environnent la chambre. Plusieurs beaux
arbres croissent à l’entour de ces ruines
et contribuent à en rendre l’effet plus pittoresque
encore. Au couchant un petit
verger borde l’abbaye, les arbres de ce
verger tombant de vétusté, ont survécu
plusieurs siècles aux moines qui les ont
plantés et qui ont soigné leur jeunesse.
Une esplanade de gazon entourée de grands
arbres s’étend au levant jusqu’au pied des
murs de l’église, et au midi coule un petit
ruisseau que traverse un joli pont de
pierre.
( I07 )
Le Prieuré de Pluscardine fut fondé en
i 25o par Alexandre II. Boi d ’Ecosse, et
consacré à St.-André, le patron du royaume,
sous le nom de Monasterium Hallis Sancli
Hndreoe. Il fut occupé pendant deux cents
ans, à dater de l’époque de sa fondation,
par des Bernardins de l’ordre de Citeaux,
mais ces moines ayant laissé altérer la discipline
de leur maison et ne relevant d’aucune
jurisdiction épiscopale, ils furent remplacés
en 1460 par des Bénédictins dépendant
du couvent de Dumfermline. Les terres
et les revenus de ce Prieuré étoient
fort considérables, la règle en étoit sévère
, le prieur et le procureur pouvant
seuls sortir de la maison. Les moines en
furent chassés et le couvent détruit en
i 563, époque de la réformation de l’Ecosse.
On comploit alors 16 Pères établis
à Pluscardine. Il a été remarqué avec raison
que la vallée de Pluscardine est au nombre
peu considérable, des lieux qui ont
souffert par l’abolition de la religion catholique,
et la destruction des Monastères. En
effet les habitans du petit hameau qui avoisine
les ruines, obtenoient jadis aisément les secours
de la religion, et leurs enfants rece