
d’après les règles ordinaires de notre mélodie.
Ce moyen consiste à chercher quel est le
ton correspondant de notre musique, dans
lequel les notes de cet air se trouveroient
toutes placées dans les intervalles requis
pour la gamme gaélique. Un exemple est
nécessaire pour expliquer ceci. Supposons
qu’on ait un air gaëlic, noté d’après
notre écriture musicale, il ne suffira pas,
comme dans notre système, de voir le nombre
des dièzes ou des bémols à la clef pour
en conclure le ton. Ainsi, en ne voyant à
la clef ni dièzes ni bémols, on ne pourra
pas dire de prime abord que l’air est en ton
d’ut, puisque dans la musique gaélique les
tons d’ut, de f a et de sol, n’offrent également
que des notes naturelles sans dièze ni
b ém o l, comme on le comprend facilement
d’après la connaissance des intervalles dont
se compose la gamme à cinq notes. Mais au
défaut de ce critère, nous pourrons recon-
noîlre le ton en nous rappelant que chaque
ton a dans sa gamme des notes qui ne peuvent
se trouver dans les autres tons et qui par
là même servent à le caractériser; ainsi 1 e / a
et le si , quarte et septième du ton d’u t , ne
sauroient se trouver dans ce ton, non plus
que \’ut et le f a dans le ton de sol, et le si
et le dans le tonde fa par la même raison.
Si dpnc , dans l’air donné, il se trou voit un
f a , on pourroit affirmer que l ’air est en fa ,
puisque cette note manque également dans
les tons d ’ni et de sol, s’il y avoit un s i, il
seroiten ,so/,ets’il s’y trouvoit en même temps
un ut et un m i, il seroit dans le ton d’ut.
Il est donc évident que les dièzes et les
bémols à la clef ne peuvent plus être d’aucune
utilité pour déterminer le ton, et voilà
déjà une différence essentielle entre les deux
systèmes.Une autre différence plus essentielle
encore et qui, n’a pas besoin d’être expliquée,
c’est que la musique gaélique n’est point
susceptible d’harmonie , du moins dans
l ’extension que nous donnons à ce terme,
puisque dans celte musique le seul accord
possible est l’accord parfait. Aussi tous les
airs se chantent-ils à l’unisson, et on n’y
connoît pas l’accompagnement. S’il y a une
basse, c^est la tonique seule qui est employée,
et le seul instrument qui pourroit
faire supposer que les Gaëls ont eu quelque
idée d’harmonie, la cornemuse, accorde ses
bourdons, tuyaux qui font une basse con