plus à présent qu il n’y a de bois nulle
part en Ecosse, Ces forêts sont habitées
par des cerfs , et des chevreuils ; la perdrix
grise vit dans les champs de la plaine*
le Lagopède sur les sommités, et le petit
Tétras avec la Gelinotte d’Ecosse, sur les
bruyères des montagnes. Les cygnes sauvages
arrivent en hiver sur les lacs du Mo-
rayshire et y séjournent pendant celte
saison, les oies , les canards et autres oiseaux
d ’eau ne font qu’y passer au printemps
et en automne.
Les rivières Findhora, Lossie et Spey
renferment une multitude de saumons dont
quelques-uns atteignent une fort grande taille*
les iorrens des montagnes sont habités par
de petites truites saumonée^ d’une saveur
exquise, tandis que le golfe offre aux pêcheurs
une abondante provision de morues
d’eglefms, de harengs et d’autres poissons
de mer. Le veau marin habite aussi le Mo-
ray-Firth, on le harponne quelquefois pour
sa fourrure , mais surtout pour son huile,;
Le climat des mputagnes de Moray est
aussi froid et humide que celui de la,
plaine est doux et agréable.
Ce fut avec un vif regret q u e , le a Octo-
( l5 7 )
bre, je quittai le Comté de Moray pou#
me rendre à Edimbourg par la rouie la
plus' courte, celle qui traverse les montagnes
; mes compagnons de voyage avoient
leur cabriolet et je montai un cheval que
j ’avois achété à Forres. Nous arrivâmes
de fort bonne heure à la petite auberge
du Pont de Dulcie , où nous passâmes la
nuit.. Cette maison isolée est située à l’entrée
d’un beau pont de pierre d’une seule
arche, hardiment jeté au-dessus du gouffre
au fond duquel coule la Findhorn. Le lit
de cette rivière est profondément encaissé
dans des rochers (de gneiss) élevés, en
partie couverts de bosquets et de groupes
d’arbres de diverses espèces, mais surtout
de jolis bouleaux dont les feuilles com-
mençoient déjà à prendre les riches teintes
jaunes et rouges qui annoncent l ’automne.
Pour mieux juger de l ’effet pittoresque de
ce beau pont, nous descendîmes sur le bord
de la rivière et nous nous assîmes longtemps
auprès de ces eaux qui couloient paisiblement
et dont le léger murmure dispo-
soit à la rêverie. Malgré la fraîcheur de la
soirée, et voulant profiter de la beauté de
nuit et de la lune qui se levait dans un ciel
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