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Itérai tout le pays borné au nord par le
Moray Firth et le lac de Beaulie, à l’est et
au sud par les montagnes qui s’élèvent sur
la rive droite du Spey , et à l’ouest, par
celles qui s’étendent au couchant des districts
d’Urqhuart, de Fort Augustus, et de
Laggan. La nature a divisé la province de
Moray en deux régions distinctes , le plat
pays qui appartient à la Basse Ecosse ou
Lowlands , région fertile , cultivée , et par
conséquent peuplée et florissante , et les
montagnes faisant partie de la Haute Ecosse,
qui sont comme le reste de cette contrée , rocailleuses
, incultes , sauvages et presque
désertes.
Dans la plaine qui forme la partie septentrionale
de la province se trouvent les
villes de Nairzi , de Forrès , d’Elgin , de
Fochabers et de Banff, il y a de beaux
villages et de jolies maisons de campagne
; les habitans parlent l’anglais ,
ou plutôt un patois dérivé de cette langue,
et distingué du dialecte écossais sous le
nom de dialecte du Morayshire ; leurs chaumières
sont propres , bien construites , et
dans leurs églises on fait le service religieux
en anglais. Les conquérants qui ont à di-
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verses époques envahi ces fertiles régions,
y ont laissé des traces incontestables de leur
passage et des monuments durables de leur
séjour. Les Romains , sous Agricola leur
général, y ont formé des établissements
dont les ruines subsistent encore. On voit
près de Duffus et sur le bord de la mer
les restes d’une forteresse Romaine , désignée
par Ptolomée sous le nom de Ptoroton,
et connue il y a cinquante ans encore par les
habitans sous celui de Torytown , on la
nomme aujourd’hui Burgh. On retrouve
dans le plat pays de Moray des vestiges de
fortifications et de campements des Romains,
et en creusant la terre on découvre souvent
des urnes cinéraires, des médailles et de®
armes de ce peuple conquérant. '
Les Danois-, qui à plusieurs reprises et
surtout dans le onzième siècle, sous leur
chef He lgy, ont occupé celte province , y
ont laissé des forts maintenant en ruines;
c’est à eux qu’est due la fondation de la
capitale Elgin, ainsi nommée par eux en.
l ’honneur de leur chef.
Jusques à la réformatîon , la plaine de
Moray étoit partagée entre de puissants
Seigneurs féodaux, de riches eonfrairies et