
voient les premiers éléments de l’instruction.
Un grand concours d’étrangers et de
Seigneurs du pays attirés par la curiosité
ou la dévotion, visitoient alors cette riche
maison , et leur séjour plus ou moins prolongé
répandoit de l’aisance dans la cabane
du pauvre. Alors probablement les
fermiers aidés par les bons religieux ,
défrîchoient et cultivoient avec soin le
fond de cette vallée aujourd’hui si stérile,
et les flancs maintenant arides des
collines qui l’entourent. De nos jours leur
sort est bien différent ; ces pauvres habitans,
sont en quelque sorte oubliés au fond de
leur vallon retiré et solitaire. Ils manqueroient
de secours religieux , ils seroient obligés de
chercher à plus de trois lieues un temple pour
entendre le service divin et ils se verroient
privés de ressources pour l’éducation de
leurs enfans, si animés d’un zèle vraiment
digne de louanges, ils ne faisoient
pas eux mêmes les principaux frais d une
chapelle et d’une é co le , en économisant
sur leurs foibles revenus. Ce n ’est que depuis
peu d’années que quelques propriétaires
voisins et le Clergé d ’Elgin sont venus au
secours de cette intéressante peuplade, et
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par des donations libérales, ont pris part à
une si bonne oeuvre. On auroit pu croire
qu’ayant à leur portée des bâtiments très-
vastes et le reste d’une église qui auroit
pu être aisément réparée,, ils ën auroient *
profité au lieu de former, à grands frais,
de nouveaux établissements ; mais l’esprit
des anciens réformateurs écossais s’est
tellement conservé dans le peuple, qu’il
y existe encore une profonde aversion pour
les édifices où le culte catholique a été célébré
, et que par une superstition qu’on
ne sauroit détruire, ils se refusent obstinément
à en faire usage.
Les réflexions que font naître le contraste
entre l’état passé et actuel de cette vallée,
la beauté de ces ruines et leur aspect romantique
disposent à la méditation et laissent
un souvenir durable. Il n’y a qu’un
objet qui frappe désagréablement dans un
tableau d ailleurs si pleiri de charmes, c’est
1 aridité des collines qui en forment le
fond. Si le Comte de Fife possesseur de
cette vallée , réussit par des plantations
bien entendues à couvrir de bois et de
broussailles ces coteaux absolument dénués
de verdure, rien alors ne pourra surpas