vide , c’est aussi un signe de mort pour
celui qui y est assis. Il peut voir appareil re
des amis absens et ceux qui viennent de
mourir dans un pays éloigné. Il annonce
d’avance les personnes qui doivent arriver
dans le village ou entrer dans la maison
où il est, et quoiqu’elles lui soient entièrement
étrangères, il décrit leur figure, leur
taille , la forme et la couleur de leurs vêtements.
On a dit aussi que des Seers ont
vu des endroits stériles et déserts se couvrir
d’arbres , de villages , de champs et de
prairies fantastiques, et ont annoncé plusieurs
années à l’avance que ces lieux se-
roient peuplés et cultivés. Si le Voyant
aperçoit la figure cl’une femme de sa con-
noissance à la gauche d’un homme avec
lequel il se trouve, c’est un présage certain
que ces deux personnes sont destinées à
s’unir un jour , lors-même qu’au moment
de l’apparition elles seroient déjà toutes
les deux mariées à d’autres. Si plusieurs
Voyants se trouvent ensemble , ils n’ont
pas tous la vision à la fois , mais si celui
qui l’a , vient à loucher un de ses compagnons
, ce dernier aperçoit à l’instant le
même ùbjet.
( 24$ )
Voilà de que raconte Martin -, qui ajoute
iui-niême une foi implicite à ces superstitions,
et prétend avoir vü plusieurs fois
s'accomplir les prophéties des Sëei's. Le
Docteur Johnson i qui s ’est montré si sceptique
relativement à l'authenticité d Ossian ,
n’étoit pas éloigné de croire au second
Sigh t Son biographe Boswell dit qu il
aimoit à chercher des preuves palpables de
l'existence d ’êtres spirituels pour combattre
plus efficacement les progrès de la doctrine
du matérialisme. Le but étoil fort
louable, sans doute> mais une confiance
aveugle à des préjugés populaires éioit*elle
le meilleur moyen pour l’atteindre ?
J’ai entendu plusieurs fois clans les monA
fâgries de VËcosse des gens fort respectables ,
citer des exemples de second S ig h t, dont
ils disoient avoir été témoins , ils faisoient
ces récits avec assurance et cle la meilleure
foi du monde. G’étoient des personhefe incapables
de déguiser la vérité , il éioit
impossible de croire qü’ils cherchassent à
en imposer. Mais ils étaient trompés eux-
mêmes. Sur un nombre infini de tableaux
fantastiques qui s’offrent à une imagination
exaltée , il suffît que l’un d’eux ail quelque