
premier traité entre les Romains et les
Carthaginois , conclu l’année 5o5 avant
Jésus-Christ. Denis d’Halicarnasse dit que
la langue des Romains est mélangée d’expressions
du dialecte éolien grec et de
mots barbares, d’où le savant Leibnitz a
conclu que puisque les Celtes composoient
la majeure partie des nations barbares
d’Europe, le latin devoit être un mélange
de grec et de celtique ; ainsi la meilleure manière
, selon lu i, d’étudier les étymologies
de la langue latine, est d’apprendre l’Irlandais
ou Erse , qui est le dialecte le plus
pur du celtique. Enfin, dit Mr. Smith en
terminant ce morceau plein d’érudition »
« rien n’est plus juste que cette remarque
» faite par Mr. Court de Gebelin, dont
» l’opinion doit être respectée par tous
» ceux qui font du langage un sujet de
» recherches. En voyant, dit-il, les mêmes
» mots, communs aux Celtes et aux Lato
tins, être également en usage chez tous
» les peuples du nord et chez les Orien-
» taux , on ne sera plus tenté de croire
» que les Celtes ne les tinrent que des
» Latins , et la langue celtique reprendra
j) entre les langues la place qu’elle y oc-
( W )
» cupa autrefois, et qu’on ne pourroit lui
» ôter sans injustice, et sans se brouiller
» sur l’origine des langues de l’Europe. »
Il faudrait cependant, avant de conclure
que le gaëlic a fourni au latin toutes les
expressions qui sont communes aux deux
langues , bien distinguer, ce me semble,
les mots que l’introduction du christianisme
a dû naturaliser chez les Gaë ls, mots qui,
pour la plupart, sont évidemment dérivés
du latin. Mais la difficulté seroit de savoir
quelles sont les idées que le peuple Gaël
avoit reçues des Celtes, ses ayeux , avant
l ’établissement du christianisme, et quelles
sont celles qu’il a reçues en embrassant
cette religion.
D’après l’exposé qui précède, on a pu
voir que la langue gaëlique n’avoit aucun
rapport avec l’anglais , ni en général avec
aucune des langues teutoniques. Rien n’est
plus rare en effet que d’y rencontrer des
mots analogues aux mots anglais ou allemands
; en voici cependant quelques-uns
qui s’en rapprochent, du moins dans la
manière dont ils sont écrits.