
encourageante pour le déterminer à place?
de cette manière le petit capital qu’il peut
avoir.
Ces observations montrent bien en effet
que le propriétaire qui veut retenir ses anciens
vassaux sur son domaine, en les employant
au défrichement, doit se soumettre momentanément
à quelques sacrifices pécuniaires,
mais elles ne prouvent rien contre la possibilité
de faire de l’agriculture une ressource
pour les habitans des montagnes. Il y a plus,
l ’expérience a fait voir que, toutes les fois que
les Lairds ont voulu véritablement offrir à
leurs fermiers des baux avantageux par leur
durée, ou qu’ils les ont mis en état, soitpar des
avances , soit en leur accordant des gratifications
extraordinaires, de subvenir aux frais de
premier établissement, les montagnards ont
déployé une activité et une faculté de travail
dont on ne les eût pas cru capables, et le
succès de semblables entreprises a surpassé
toute attente. Il me seroit facile d’en citer
bien des exemples, mais je me contenterai
d ’un seul qui prouvera mieux que tout autre
ce que peut faire pour le bien de son pays
un propriétaire des montagnes lorsqu’il n’envisage
pas uniquement son intérêt présent.
Le marquis de Stafford avoit acquis par
son mariage avec la comtesse de Sutherland
la terre de Sutherland , située à l’extrémité
septentrionale de l’Ecosse. Aueun district ne
paroissoit alors moins propre à la culture,
soit par la nature du sol hérissé de rochers, qui
n’offroit aux regards que des montagnes incultes
et stériles, soitpar le caractère sauvage
et indépendant de ses habitants, soitpar Fâ-
preté et l’inconstance du climat. Cependant
une bande de terrein susceptible de culture
existe le long des rivages, mais les montagnards
apathiques avoient à peine défriché
de petites portions de ce terrein pour en retirer
des récoltes précaires de seigle et de
pommes de terre.
Les anciennes tenures venoient d’être
abolies, et les propriétaires commençoient
déjà à déposséder leurs vassaux pour établir
sur leurs fermes les pâturages de moutons.
Le marquis de Stafford, ne voulant pas faire
souffrir les antiques tenanciers de la maison
de Sutherland du changement de circonstances
que le temps avoit amené, ne destina
aux moutons que les montagnes décidément
stériles, et chercha à attirer toute la population
dans les vallées et sur les bords de