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qu’une comparaison est tirée dès objets et
des phénomènes de la nature les plus faits
pour frapper l’imagination.
Est-il juste d’accuser Maopherson de plagiat
quand Ossian compare l’armée de
Lochlin à une troupe d’oiseaux de mer,
parce que Virgile s’est une fois servi de la
même comparaison? mais M. Laing ne fait
aucune distinction entre ces deux classes si
différentes d ’idées, aussi , son livre qui
étonne par la grandeur du travail et par la
vaste érudition de l’auteur , ne persuade pas.
Cependant la manière méthodique dont
ces objections étoient présentées, la réputation
de Mr. Laing et ses arguments spécieux
avoient produit l ’effet qu’il désiroit,
le nombre des défenseurs d’Ossian diminuoit
tous les jours, et peut-être cette discussion
se seroit-elle enfin terminée par l’oubli des
poëmes dont les sauvages montagnards seuls
soutenoient encore l’antiquité, si de nouveaux
documents sur ce sujet n’eussent pas
été offerts au publie.
La société highlandoise se crut appelée par
le but même de son institution, à donner à
l ’Europe des éclaircissements exacts sur
une question aussi intéressante. Pour cet
effet', elle chargea en 1797 une commission
de recueillir tous les renseignements relatifs
aux poésies traditionnelles des Gaëls et à
celles d’Ossian en particulier.
Cette commission a publié en 18o5 son
rapport, rédigé par un des premiers écri-
vains.de l’Ecosse, Mr. Henry Mackenzie, qui
joint à une brillante réputation de littérateur
anglais , ce qui étoit bien nécessaire dans
cette discussion, une connoissance approfondie
de la langue gaélique. En choisissant un
tel rapporteur, la commission avoit prévu
combien l’autorité d’un nom cher aux lettres
ajouteroit de poids à son travail, et combien
le style élégant de l’auteur du Man o f feeling
donneroit de popularité' à cet ouvrage. L ’é«4
vénement a répondu à son attente.
La commission dressa d’abord une série de
questions qu’elle envoya à toutes les personnes
de la Haute-Ecosse, capables de lui fournir
des lumières sur les poëmes traditionnels.
Elle demandoit, t-ff des détails sur la tradition
relative à Fingal et ses héros, la communication
des proverbes, en usage dans le
pays, où les noms des Fingaliens sont mentionnés.
2.0 L ’indication précise , et même
l ’envoi des poëmes ou fragments de poëmes