
profitable de suivre leur chef à la : guerre,
que de labourer péniblement une terre
ingrate et stérile. D’ailleurs qui auroit pU
consacrer avec confiance tout' son temps à
la culture de ses terres, lorsqu’en un instant
une irruption d’un Clan ennemi pou voit
lui enlever le fruit de plusieurs années de travail?
Enfin les Highlanders n’avoient dans les
montagnes aucun marché où le laboureur et
l ’agriculteur eussent pû disposer de leurs
denrées ; ils n’avoient ni grandes routes, ni
ponts pour communiquer facilement avec
les villes de là Basse-Ecosse dont ils étoient
séparés par de hautes montagnes et de profondes
rivières.
Si l’on iugeoit du earactèré des Gaëls par
» T leurs déprédations continuelles chez lesLow-
landers et chez les tribus ennemies, on pour-
i-oit les prendre pour des brigands sans loi,
sans respect pour le droit de propriété. Il
n’en est point cependant ainsi : le vol commis
sur un individu du même Clan, ou d’un
Clan allié, étôit püni avec la plus grande sévérité;
mais il ne faut pas oublier que chaque
t/ibu constituait un état distiriet, une nation
indépendante, et qu’en temps de guerre,
Mn montagnard ne se faisoit pas plus de
C 229 )
scrupule d’enlever des bestiaux à un monta-
ena rd d’une tribu ennemie,El ou à un cultiva-
„tetri* de la Basse-Ecosse (qui, ainsi que je
l’ai dit | étoit toujours regardé comme usurpateur)
, qu’un général commandant une
armée de lever des contributions en pays em
fienài ? ou un capitaine de vaisseau anglais de
s’emparer pendant la guerre d’un galion espa-*-
gnol. Tandis que Charles Stuart étoit poursuivi
dans les montagnes| un nommé Mac Jan ou
Kennedi qui ayoit exposé plusieurs fois sa
vie pour sauver son prince, et qui, malgré
sa profonde misère, et la promesse de 3o,ooo
livres slerlings , n’avoit pu se résoudre à le
trahiry fut pendu à Inverness pour le vol
d’une vache. Un peu avant l’exécution, il
lira son bonnet et rendit grâces à Dieu de
ce qu’il n’avoit jamais manqué à ses enga-r
gements ni fait de tort aux pauvres, et de
ce qu’il n’avoit jamais refusé de partager ce
qu’ii avoit avec l’indigent et l’étranger.
L ’ignorance de ce peuple n’étoit point le
résultat d’un engourdissement dans ses facultés,
car le Gaël est en général remarquable
par sa perspicacité et son intelligence; il a
une avidité d ’apprendre et d’acquérir de
nouvelles idées qui le porle è questionner avec