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pur et serein, nous limes encore une promenade
sur les bords de la rivière.
La lune éclairoit de sa lumière pâle et argentée,
les bouleaux et les beaux gazons qui
couvroient la sommité des rochers, son disque
se peignoit dans les eaux calmes de la rivière
comme dans un miroir. Le pont étoit dans
l ’ombre et sembloit comme par magie jeté
sur des abymes sans fond. Nous errâmes
longtemps sur les rives de la Find-
liorn, ne pouvant nous détacher d’un pays
si romantique et d ’une nature si belle et
si paisible.
Nous poursuivîmes notre route le lendemain
à travers un pays désert, des landes
stériles et des steppes couvertes de bruyère,
et après être entrés depuis Aviemore, dans
la grande vallée de Spey ou Stralhspey,
l ’une des plus considérables que renferme
la chaîne des montagnes d’Ecosse, nous
vinmes coucher à la petite auberge de Pit-
main. La vallée du Spey est sauvage, inculte,
et entourée de hautes sommités, parmi lesquelles
nous remarquâmes celle de Cairn-
gorum qui est la plus élevée. Cette montagne
a donné son C nom à une variété de
quartz cristallisé d’un beau jaune de to-
H
( )
paze qui s’y trouve, et qui est fort estimée
des lapidaires écossais pour la pureté de
sa couleur, sa belle eau et son éclat ; il
V en a des morceaux assez considérables
sur les tourbières dont les flancs de la
montagne sont couverts. Les paysans des
environs qui savent qu’ils peuvent toujours
les vendre à un prix élevé vont chaque
printemps à la recherche des Cairngorum
stones. Ils choisissent de préférence le printemps
parce que les pluies de l’automne
et de l’hiver ayant détaché des fragmens
du roc qui contient ces cristaux, on les
trouve alors en plus grande abondance au
pied de la montagne. Ces pluies aussi en
enlevant des touffes de bruyère et des portions
du terreau végétal, mettent souvent à
découvert de beaux morceaux de ces cristaux
épars çà et là. Les rochers des deux
côtés de la vallée sont formés de gneiss
et de schiste micacé , mais la rapidité de
notre marche m’empêcha d ’éludier les circonstances
qui accompagnent cette format
io n / e t de faire aucune observation géologique
suiyie.
L e i4 Octobre. Nous nous enfonçons
toujours davantage dans un pays de hautes
; *