
la mer, afin de l’employer à la culture des
terres et à la pêche ( i) .
Pour y parvenir il a alloué à chaque famille
une chaumière et l ’espace de terrein
suffisant pour l’entretien d ’une vache. Chaque
homme a reçu aussi trois acres écossais
a cultiver, et une étendue proportionnée de
pâturages dans les montagnes.Dès lors l’esprit
d’industrie s’est développé chez eux à un degré
étonnant. On les a vu changer leurs cabanes
de tourbe en bâtiments de pierres sèches,
puis enfin remplacer ceux-ci par des maisons
bien construites, oùle maître n’habite
plus, comme précédemment, pêlemêle avee
ses vaches et ses cochons.
Il en est de la pêche comme de l’agriculture.
Lord Selkirk paroît avoir plutôt
cherché à déprécier cette branche d’industrie,
et à conclure de la non-réussite de quelques
essais , que la pêche sur les côtes et dans les
îles ne pourroit jamais être une ressource
suffisante pour retenir dans leur pays les
montagnards dépossédés de leurs fermes.
Les erreurs que lord Selkirk reproche à la
(1) Bibliolhèque Universelle Agr icul ture, première
année p. n 5 , et Farmer’ s magazine i 8 i 5 .
société pour l ’encouragement de la pêche,
et aux propriétaires qui ont essayé quelques
établissements pour la pêche de mer, ces erreurs
ne prouvent rien contre la re'ussite finale
d’une pareille entreprise, lorsqu’on aura
su éviter les fautes qu’il signale avec beaucoup
de justesse. Que la pêche dans les Hébrides
et dans les golfes occidentaux de
l’Ecosse soit susceptible d’une prodigieuse
augmentation, c’est ce qu’on ne peut s’empêcher
de reconnoître. Tous les voyageurs
s’accordent sur ce point, les habitans des
côtes sont unanimes à témoigner de l’incroyable
multitude de poissons qui habitent
ces mers, et s^il falloit des preuves palpables
de cette vérité, il suffiroit de considérer la
valeur extraordinairement basse du poisson
dans les Hébrides, quoique ce soit là le
principal aliment de toute la population, et
de voir de tous côtés sur les mers les essaims
innombrables d’oiseaux de marine,
qui indiquent des armées immenses de harengs.
Enfin l’on sait qu’autrefois les Hollandais
fréquentoient oes parages, et en regard
oient la pêche comme une mine d ’or;
ils achetoient alors le poisson des Hébri-
diens, et chargeoient des flottes de leurs