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tagne , du pays de G ailes, de l’île de Man ,
du nord de 1 Irlande , des montagnes de l’E*
cosse et des îles Hébrides.
Mais dans les pays même où cette langue
s’est perdue , on en découvre encore d’anciens
vestiges dans les noms O de lieux',de montagnes
, de rivières et quelquefois de villes ,
noms qui sont tout-à-fait incompréhensibles
aux habitans actuels, mais auxquels un
Gaël, un Gallois , ou un Bas-Breton atta-
cheroit une signification , puisque ce sont
des expressions encore usitées parmi eux (i).
(i) Dans la Savoie par exemple, quelques montagnes
ont des noms qui expriment en Gaëiic
un de leurs traits les plus saillants. S a lè v e , nom
d’une montagne élevée et isolée près de Genève >
ressemble bien au mot gaëiic shleii/ qui signifie
montagne. Le Mole que sa forme conique et sa
surface dépouillée de bois, distinguent des autres
montagnes voisines, n’a-t- il pas aussi un nom celt
ique , puisque maol en gaël c signifie chauve, et
mul prononcé moul veut dire dans la même langue
montagne conique? Le célèbre historien Mallet éloit
parvenu à l ’aide d’un vocabulaire Bas-Breton à assigner
aux noms de divers lieux aux environs de
Genève , des significations qui caractérisent toul-à-
fait leur position. Il à publié ce curieux travail
dans le Journal de Genève. On s’étonnera moins
On en peut trouver aussi des traces dans
le patois des paysans de certaines provinces
, et jusqttes dans le français le plus
pur.
Quelques hommes de lettres , ayant appris
par l’histoire et par la tradition des pays que
les Celtes avdiënt autrefois,habités, que certains
noms de lieux devôient avoir une racine
celtique; ont cru pouvoir recomposer
cet ancien langage en analysant ces noms et
en attribuant une Signification arbitraire
à tous les noms propres qui n’en avoient aucune
dans les langues connues; De cette
manière, chacun a fait du celtique à sa guise;
aussitôt que dans une étymologie on étoit
embarrassé d’une syllabe, on en faisoit un
mot celtique et on lui donnoit le sens qui
de trouver en Savoye tant de noms d’prîgine ce l tique
, lorsque l’on saura que ce pays possède encore
des monuments des Druides toul-à-fait semblables
à ceux qui existent dans ta Basse-Bretagne,
•dans le Cornouailles et en Ecosse. Je n’ai vu dans
ces deux dernières contrées aucun peulvan qui approchât
pour la grandeur de celui qui existe près
du village deReignier à trois lieues au sud de Genève,
et qui est connu dans le pays sous le nom de pierre
des Fées. B