
étoieut très-attentifs à observer les présages,
q» ils Croient des premiers objets qu ils
reneontroient. Si ces augures étoient dé-
favorables * ils retournoient chez eUx et re-
mettoient leur voyage.à un autre jour. Ils
avoient plusieurs manières de consulter le
destin. La méthode la plus remarquable
étoit le Taghaitnii On ëiiveloppoit uri
homme dans la peau d’un taureau fraîchement
tué, on le plaçoit près d’une cataracte)
au fond d ’un précipice ou dans quelqu’autrè
lieu sauvage • on le laissoit O J là toute la nuit *
le lendemain on venoit l’interroger -, et ses
réponses étoient censées inspirées par l’esprit
du Heu. Il est aisé de concevoir qu’unë
pareille situation inspiroit à une imagination
vivement frappée > les réponses les pluS
bizarres.
La plus connue et la plus générale des
superstitions des Gaëls est celle qu’ils nomment
Taishitàraugh, et les Anglais Second
Sight, seconde vue. C ’est la faculté de discerner
les objets invisibles. Ceux qu: en étoient
doués s’appelloient Seérs en Gaëlic Tais-
hatrin qui signifie voyants. Voici ce que
nous apprend à Cet égard le voyageur Martin
qui parcourut les Hébrides au commence*
frient du siècle passé , dans un temps où la
croyance au second Sight étoit bien plus
répandue qu’aujourd’hui.
La vision fait une telle impression sur le
Seer qu’il en est à l ’instant même entièrement
absorbé, d reste les veux fixés sur l’ombre
qu’il poursuit , et ne peut en détourner
Son attention. Tout le monde n’est pas doué
du pouvoir de contempler ces apparitions
Surnaturelles , et ceux qui lë possèdent né
peuvent le transmettre aux autres ; il ne
descend jpas non plus d’un père à ses
enfants.
Les apparitions ou visions sont de diverse
rtaturé ; elles ont toujours quelque
signification relative à celui qui les voit ,
Ou à ceux qui l’accompagnent. Le voyant,
d’après le genre de sa vision , prédit des
événements funestes ou agréables, et l’heure
plris oii moins avancée du jour où l’apparition
a lieu , lui sert à fixer i’époque plus
Ou moins éloignée où sa prédiction s'accomplira;
V o i t - i l un Hnçeuil autour dti
corps d’un homme vivant , il annonce sa
mort prochaine, et cette prédiction, disent
les croÿans , ne manque jamais de s’accomplir;
Une chaise occupée lui paroît-eile
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