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terre, les navets ou turneps, le trèfle,
les fèves et les pois. Quant aux jardins,
je citerai pour exemple le jardin d Altyre
où j ’ai vu de beaux noyers égalant en
grandeur ceux qui croissent dans les environs
de Genève , des cerisiers dune
liaute taille et donnant du fruit d’une bonne
qualité, des pêchers en espaliers produisant
d’excellentes pêches, et enfin des ceps
de vignes dont les rnisins pour parvenir d
.
leur maturité n’ont besoin que d etre mis
sous des cloches de verre comme chez
nous les melons. En voyant cette belle
végétation, on se croiroit plutôt dans le
midi de l ’Angleterre que dans un des districts
les plus septentrionaux de l’Ecosse.
Quelle est donc la cause de cette singulière
douceur du climat dans une région
comme celle-ci qui au premier eoup-doeil
semble devoir être froide ? En effet, quoique
par sa position au bord de la mer
elle participe aux causes qui rendent
l’Ecosse en général plus tempérée que
les pays correspondants en latitude sur le
continent, cependant au désavantage d une
latitude élevée (le 57nie dégré et 45 min.),
cette région joint celui dune exposition
au nord sur le versant septentrional d’une
chaîne de montagnes , exposition qu’il
est facile de reeonnoître à l’inspection de
la carte , par le cours des rivières. En considérant
cette réunion de circonstances défavorables
j ’ai été longtemps embarrassé a
trouver la raison de la beauté du climat
dont jouit le Comté de Moray. Je crois
maintenant qu’on doit attribuer cet effet
à un atmosphère moins humide que
celui des autres parties de l’Ecosse.
Cette sécheresse comparative me paroît
provenir de l'éloignement où est le Mo-
rayshire de l’Océan atlantique, ce grand
réservoir d ’humidité. Les vents qui arrivent
sur la côte occidentale de l’Ecosse chargés
de vapeurs aqueuses , rencontrent d abord
les Hébrides, puis les montagnes de la terre
ferme qui attirent et condensent les nuages,
ces nuages se résolvent en pluies abondantes
, et les vents d’ouest et de sud-ouest
n’atteignent les plaines de Moray qu’après
s’être totalement dégages des vapeurs qu’ils
charioient ; ils arrivent dépouillés d’humidité
et prêts à se charger en passant, de celle
qui se répandroit sans cela dans la plaine
et en réiroidiroit la température. A celtç